L'ETRANGERE, de Malika Oufkir
Son premier livre « La prisonnière » (fev 99) m’avait énormément touché. A la suite d’un coup d’état manqué organisé par son père en 1972, elle va être incarcéré dans les geôles marocaines avec sa mère et ses frères et sœurs. Ils en sortiront au bout de 15 ans. Ce premier livre, racontant son enfermement, avait été écrit avec l'écrivain Michèle Fitoussi.
Pour "l'étrangère", Malika Oufkir se lance seule dans l’écriture de sa nouvelle vie, marquée par ses névroses : la peur de la foule et des autres, la nourriture qui n’est plus là juste pour se nourrir mais aussi pour se faire plaisir, l’amour d’un homme pour la première fois à 40 ans et surtout la déchirure de la stérilité….
Beaucoup de douleur, d’émotion, de courage pour enfin renaître. L’écriture est parfois maladroite, il y a des longueurs et des redites, mais on comprend son trouble, ses sentiments, ses souffrances et ses joies.
Dans la continuité de son premier livre, Malika Oufkir nous fait comprendre comment on peut réapprendre à vivre après la terrible épreuve qu’elle a connue.
Extrait : « Le regard effaré que je pose sur chacun et chaque chose ne peut être objectif tant que la comparaison se fera avec mon passé. Mais mon passé emplit la majorité de ma vie. Et ma vie parmi ce monde ne s’entend pas. Combien de temps encore ce réflexe déformera-t-il ma lucidité et mon indulgence ? En prison, l’espoir d’atteindre le monde libre était obsessionnel… A présent dans le monde, je cherche l’échappatoire… Et l’espoir. »