Cyrulnik parution octobre 2006

Je suis allée à une conférence organisée dans ma ville pour le lancement du livre de Boris Cyrulnik : « de chair et d’âme».

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Boris Cyrulnik (né à Bordeaux le 26 juillet 1937) est l'un des pionniers de l'éthologie française (Science qui a pour objet, l'étude du comportement d'un être vivant dans son milieu naturel. C'est une science transversale qui chevauche des disciplines variées comme la biologie, la sociologie, la psychologie sociale, les neurosciences). Il est aussi neuropsychiatre, psychanalyste, psychologue. Professeur, écrivain, Boris Cyrulnik mélange les genres, dans le but ultime de décoder l'être humain.

Pas une seule place libre dans les 450 sièges de l’amphithéâtre…  Nous nous sommes retrouvés devant un homme très cultivé, sachant mettre ses connaissances à notre portée avec aisance, générosité et un humour enchanteur. Dommage que la conférence est été si courte (2h00) et que les sujets abordés est été un peu trop éparpillés. On a l’impression de ne pas être allé au fond des choses. La lecture du livre m’aidera peut-être à combler ce manque….

Thème de la conférence : le biologique et le chimique ont partie liés. La structure de notre cerveau peut-être modifié par l’environnement, le milieu, les relations….

1er sujet : la sérotonine

La sérotonine est un neuromédiateur essentiel dans la dépression mais également dans certains troubles du comportement comme la boulimie, l'agressivité.

Selon Boris Cyrulnik, il existe, génétiquement,  deux types de transporteur de la sérotonine :

-          les gros transporteurs : ce sont des personnes qui un côté heureux, des relations agréables, et qui ont besoin de prendre des gros risques dans leur vie.

-          Les petits transporteurs vont au contraire être heureux dans une vie stable, ils sont très sensibles au monde, à la blessure. Très émotionnel, hypersensible.

Ca ne veut pas dire que les petits transporteurs sont en bas de l’échelle, ils sont juste plus dépendants affectivement.

2ème sujet : la résilience neuronale

Ou l’importance de la relation de l’un à l’autre.

Boris Cyrulnik a été dans des orphelinats roumains, à l’époque ou c’était plus des mouroirs que des orphelinats. Les enfants n’avaient aucune relation. Leur malaise pouvait se mesurer au scanner : ils présentaient une atrophie des lobes cérébraux. Leur cerveau était altéré. Après un an en famille d’accueil, sous le fait d’interactions dites « banales » (affective) le scanner révélait qu’il y avait une récupération cérébrale.

C’est ce qu’on appelle la résilience neuronale.

3ème sujet : une mesure scientifique pour voir si on croit en Dieu !!!

Ceux qui croient en Dieu ont une régulation des ondes électriques meilleurs que les autres.

Preuve visuelle et dosable avec des marqueurs biologiques de nos alertes : la mesure est plus faible si il n’y a pas de croyance.

Preuve qu’une spiritualité, sacrée ou laïque, modifie la façon dont notre cerveau fonctionne.

Nous sommes ensuite passés aux questions qui ont rajouté aux côtés un peu confus de cette conférence :

Puberté

La puberté est d’ordre biologique

L’adolescence est d’ordre neuropsychologique

La maîtrise de la pulsion dépend de l’environnement culturel (comptine, rituel… qui donnent forme à l’impulsion).

La pulsion biologique doit rencontrer une représentation culturelle qui permet à l’enfant de respecter l’autre.

Notre intimité est remplie de l’autre.

Si la culture n’organise pas des institutions : travail, famille, école… l’adolescence se fera dans la haine.

La féminisation des hommes

Le milieu écologique et ce qui nous entoure a tellement changé que cela nous façonne différemment. Avant, on demandait à un homme de faire du social avec ses muscles, et à la femme de le faire avec son ventre. Aujourd’hui, on ne demande plus la même chose à l’homme, parce que son univers de travail a changé.

Repérage des troubles précoces

Il y a longtemps, la violence était quotidienne et normale, donc non pensable.

Maintenant, on pense à la violence.

Certains enfants ont tendance à la violence, mais ce n’est pas une fatalité. Un enfant qui a un comportement violent à deux ans ne deviendra pas forcément violent, c’est une conclusion trop déterministe.

Ce qui va le changer ce ne sont ni les médicaments, ni les CRS, mais le culturel, l’éducation, l’affection, la famille.

Attention à la prophétie auto réalisatrice : on créé ce que l’on craint

Si les enfants sont violents plus tôt, c’est le signe d’une défaillance culturelle.

Enfants élevés par des couples homosexuels

Selon lui (les psychologues ne sont pas d’accords), les enfants font la différence dans les tempéraments et les comportements de leurs deux parents, et ainsi se construisent avec une identité féminine et une identité masculine.

La preuve : dans tous les enfants qui sont dans ce cas et qu’il a rencontré, ils font une différence sémantique entre leurs deux parents « maman » et « ma maman »….

Sur le plan biologique, les études tendent à prouver qu’il y a le même taux de trouble chez les enfants élevés par des couples hétéros ou homos. L’importance vient de l’environnement culturel de l’enfant et non pas de la sexualité de ses parents.

Pour éprouver le bonheur, faut-il avoir connu le malheur ?

Oui.

Pour être heureux, il faut avoir triompher du malheur (le premier étant notre naissance).

Un enfant élevé en pléthore affective n’aimera pas ses parents. Il est privé du sentiment de victoire.

Il ne faut pas priver les enfants d’épreuves mais leur apprendre à triompher des épreuves de la vie.

            CLAP-CLAP-CLAP Final

Voilà, on en sort un tout petit peu plus instruit, mais avec plein de questions en suspend. En tout cas, ça donne envie de lire son bouquin qui est plein d'espoir.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur cet auteur et ses autres livres, vous pouvez allez sur les blogs de Patch ou de Livrovore