LA BALLADE D'IZA de Magda Szabo
parution 01/2005
Ce livre m’a profondément touché. C’est le premier livre que je lis de cette auteur hongroise, et sans doute pas le dernier.
L’écriture est superbe, simple et intime. Les sentiments et émotions sont retenus. Les relations entre une mère et sa fille qui s’aiment sans arriver à communiquer sont décrites de manières subtiles. Elle ne porte pas de jugement. A nous de réfléchir sur cette histoire ou chaque personnage cherche à faire plaisir à l’autre sans l’écouter. Chacun a ainsi l’impression de donner sa vie pour l’autre alors que c’est le contraire qui se produit. Es-ce un problème de génération, de communication, d’éducation, d’égoïsme ou au contraire de dévouement ? A vous de décider.
Tout commence à la mort de Vince, vieil homme anciennement juge, habitant dans un village. Sa femme est prise en main par sa fille, Iza, jeune médecin habitant à Budapest. Elle va installer sa mère dans son appartement et prendre sa vie en main pour quelle puisse « enfin se reposer ». Elle va tout faire pour sa mère, devançant ses besoins, ne la laissant rien faire, n’écoutant pas ses envies. La veille femme qui était indépendante et joyeuse va se retrouver flétrie dans cette « non-vie ». Elle tourne en rond, n’ose rien faire qui pourrait déplaire à sa fille. On voit la lente descente de cette vieille dame malgré l’amour dont sa fille essaye de l’entourer.
Superbe. J’ai été prise d’un bout à l’autre du livre avec parfois des larmes au bord des yeux (ou des « oh non, c’est pas vrai !!! »)
A lire . Ce livre a été aussi commenté par Valdebaz : http://baratin.canalblog.com/archives/cote_romans/index.html
Extrait : « Tout avait disparu, tout ce qu’elle avait sauvé de leur pauvreté d’autrefois avec tant de patience, avec une adresse, une ingéniosité inépuisables, il ne restait plus aucun témoin de ses talents à tromper le temps destructeurs. Sa chambre était belle, et en toute objectivité elle devait reconnaître qu’il ne lui manquait de rien, qu’Iza avait remplacé ce qu’elle avait abandonné. Des serviettes flambant neuves s’empilaient sur les étagères de l’armoire dans des pochettes de nylon, comme les draps neufs. Ce qui arrivait été affreux ».