la_construction_de_soi parution octobre 2006

sous titre : un usage de la philosophie

Alexandre Jollien est un IMC : Infirme Moteur Cerebral, suite à un cordon ombilical trot tard coupé. Il a passé 17 ans dans une institution  pour personnes handicapés. Philosophe de formation, marié, deux enfants, il a écrit deux ouvrages plutôt autobiographique.

Dans cet "essai", il tente de sortir de son histoire personnelle pour aller vers la réflexion. Il s'est construit par le combat, il a passé sa vie "à livrer une bataille contre les séquelles d'une infirmité qui a fini par occuper le centre de [son] existence". Il se trouve maintenant dans une période de répie, marié, 2 enfants, et il n'arrive pas à savourer son bonheur. "Comment un individu qui croit que tout s'accomplit dans la lutte peut-il accueillir gratuitement le don de l'existence?".

Pour cheminer, il va écrire des lettres à Dame Philosophie, à ses guides, mais aussi à Dame Frayeur et à la Mort. Cette correspondance va lui permettre de dessiner un "art de la joie", ou comment profiter de l'instant présent sans s'appesantir sur les insatisfactions du passé et les exigences de l'avenir.

Cette essai  est une véritable leçon de vie. Loin des  grandes théories philosophiques, Alexandre Jollien nous parle avec simplicité des aléas de la vie, de comment essayer de les accepter avec lucidité pour mieux les assumer . Ce livre est plein de bon sens, et cela fait beaucoup de bien de le lire. J'ai hâte de me procurer ses deux premiers ouvrages.

Voici quelques extraits :

"Non je ne parviens pas à apprécier ces doux instants qui portent l'arrière goût de l'éphémère et de la fragilité. Sans cesse, le tragique de notre condition se rappelle à moi et m'interdit l'insouciance."

"Que de brumes interdisent de jouir du monde! Elles se nomment préjugés, avidité, tristesse, craintes, mécontentement, dégoût de soi, égoïsme et lassitude."

"Épanouir son être ce n'est pas dominer et exercer  un pouvoir despotique sur ses penchants mais bien plutôt déployer les ressources intérieures."

"En définitive, est libre celui qui, guidé par la raison, place en lui les motifs de ses actions. Souvent, j'agis pour compenser un complexe, ou ressembler à l'autre..."

"J'espérais en t'écrivant devenir meilleur, souffrir un peu moins. Il n'en n'est rien. Mais une parole me vient désormais à l'esprit : "D'accord"."

Si vous voulez en savoir plus sur l'auteur, allez voir son site