Mort d'un silence, de Clémence Boulouque
Clémence Boulouque est la fille du juge du même nom. Un nom oublié au fil des ans. Ce juge qui fut le pionnier de l'antiterrorisme et qui se suicida, un soir de décembre 1990.
L'histoire commence et finit le jour des attentats du 11 septembre. Clémence vit à New York. Le terrorisme lui fait revivre et écrire les moments très durs qu'elle a vécu enfant. Elle avait 10 ans quand son père est entré dans la section de lutte antiterroriste. Sa famille a connu les menaces de mort, les gardes du corps, les articles assassins dans la presse et la honte d'être, lui aussi, mis en examen.
Clémence Boulouque nous confie ses souvenirs brûlants : un père accaparé par son travail, une jeune fille adolescente qui lui refuse un coin de canapé....
Récit poignant qui nous montre une blessure à vif qui met du temps à se refermer.
Ça fait au moins deux ans qu'il est sur ma LAL, les soldes d'Alapage l'ont fait passer sur ma PAL, un trajet en train a suffit pour le lire... Je ne regrette pas d'avoir sauter le pas.
Extraits :
"J'ai tant de fois essayé. Mes récits étaient elliptiques ou empesés de détails. Pour donner à comprendre. Donner à voir. Donner. Ne pas garder mon deuil pour moi. Tuer le silence. Moi qui ne supporte ni le bruit, ni la mort."
"J'ai peur qu'il ne se soit brûlé dans un unique instant, dans une lassitude qu'il a crue sans fin. Qu'il ait pensé, en dernier lieu, qu'il ne nous était pas nécessaire. Qu'il était pesant. Qu'il n'ait pas su qu'il allait effroyablement nous manquer. Que même dans nos conflits, c'était sa présence que je cherchais. Que griffer quelqu'un, c'est encore une façon de toucher sa peau. Et que je ne m'étends plus jamais de tout mon long sur un canapé."