Les yeux jaunes des crocodiles, de Pancol Katherine
parution 03/2006, existe en poche
Etant en vacances et ayant envie de « décompresser », je me suis lancée dans la lecture de ce livre qualifiée par mes copines de « roman de plage ». Et le qualificatif est le bon !!!
Un roman très romancé, pas très bien écrit, mais qui donne envie de se replonger dedans. De l’amour, des trahisons, des mensonges, un suspense… tout y est… Les personnages sont émouvants, l’intrigue pas mal mené… c’est un roman que j’ai eu plaisir à lire mais qui ne restera pas dans les annales..
Iris, la quarantaine est toujours aussi belle : une taille de guêpe, un teint de velours, des yeux bleus, des longs cheveux noirs magnifiques. Elle a épousé un riche avocat, passe ses journées à faire du « shopping » et ses soirées dans des réceptions. Tout le monde est envieux de sa réussite, de sa façon d’être. Elle se morfond dans cette vie ennuyeuse ou elle ne se sent pas reconnue.
Sa sœur, Joséphine, est le vilain petit canard de la famille. Elle s’habille mal, ne fait pas attention à elle, et se consacre entièrement à ses deux filles et à son travail au CNRS ou elle est spécialiste du 12ème siècle. Sa mère et sa sœur la trouvent insipide, ne reconnaissent pas son travail, ne la comprennent pas. Elle n’a aucune confiance en elle, est en train de divorcer…
D’autres personnages gravitent autours de ce noyau : le beau-père qui n’est pas du même milieu mais qui est richissime (il a une gouaille, on se croirait dans du Audiard !! (cf extrait)), les enfants, la voisine, la maîtresse, le père qui part au Kenya élever des crocodiles…
Pour se faire remarquer, Iris lance, lors d’un dîner, qu’elle est en train d’écrire un livre… et se trouve embourbée dans son mensonge… Joséphine a besoin d’argent après le départ de son mari… elle accepte d’écrire le livre pour sa sœur. Elle aura l’argent, Iris aura la gloire…
J’ai bien aimé ce personnage de Joséphine… peut-être parce que je m’y suis (un tout petit peu) retrouvé : ce manque de confiance qui provient de son enfance ou sa sœur était toujours la meilleure, ce sentiment de ne pas être à la hauteur, de ne pas y arriver… puis la maturité qui arrive, et le sentiment que, finalement, sa vie est belle et qu’elle ne l’échangerait pour rien au monde…
A lire sans retenue si on a envie de se reposer des lectures « intellectuelles » !!!
Vous pouvez aussi allez voir l'avis de Florinette (c'est un de ses coups de coeur), de Cuneipage, et l'avis plus mesuré d'Agapanthe
Extraits :
« Parce que toi, t’es un homme ? Il est vieux l’argument ! Il sent son petit Napoléon ! Elles on changé les bonnes femmes, figure-toi. Elles sont comme nous maintenant, et quand elles ont un petit Chaval bien gominé qui leur emboîte la croupe, elles se prennent un petit acompte mais ça veut rien dire du tout. C’est de la roupie de sansonnet. Elle t’a à la bonne ta Josianne ! Y a qu’à voir la gueule qu’elle déroule derrière son burlingue. Tu l’as regardée, au moins ? Non, tu passes devant elle raide comme une saucisse avec ta fierté en visière. T’as pas vu qu’elle a perdu du poids, qu’elle flotte dans son jersey et qu’elle a le brushing qui tète les mites ? »
« C’est la vie Joséphine, fais- lui confiance. C’est une personne, la vie, une personne qu’il faut prendre comme partenaire. Entrer dans sa valse, dans ses tourbillons, parfois elle te fais boire la tasse et tu crois que tu vas mourir et puis elle t’attrape par les cheveux et te dépose plus loin. Parfois elle t’écrase les pieds, parfois elle te fait valser. Il faut entrer dans la vie comme on rentre dans une danse. Ne pas arrêter le mouvement en pleurant sur soi, en accusant les autres, en buvant, en prenant des petites pilules pour amortir le choc. Valser, valser, valser. Franchir les épreuves qu’elle t’envoie pour te rendre plus forte, plus déterminée. »