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Chamelle, de Durin-Valois Marc
parution 11/2004 - 185 p 
On m'avait dit : "il faut passer outre le titre et la couverture, tu verras, c'est un bijou", et c'est tout a fait vrai.
Que ce livre est beau.. L'écriture est épurée, les sentiments et les émotions transpercent dans les gestes, les regards. Le désert est magnifique et mortel. J'ai lu ce livre avec des larmes aux bords des yeux.
Dans un pays désertique, la période de sécheresse n'en finit pas. Les puits sont à secs, la tribu sédentarisée depuis une quinzaine d'années doit partir. Rahne décide de ne pas suivre la route du Sud choisie par la tribu, mais de partir de son côté vers l'Est, avec sa femme Mouna, ses 4 enfants, ses brebis et sa chamelle. Un seul but : trouver de l'eau. Nous allons suivre leur exode à travers la fournaise du désert, les pièges des pillards, les ONG qui ne cherchent pas à sauver une famille mais un peuple."Elle n'est pas venu pour sauver des existences, mais quelque chose d'infiniment plus noble et abstrait, la vie. Pour cela, deux vaut mieux qu'un, cent que dix, mille que cent. La loi des chiffres fait que Mouna, moi et les enfants ne sommes qu'un échantillon de misère. Une raclure de vie."
Par delà cette errance, se tisse des liens subtils et forts entre les membres de cette famille qui va être décimée par la soif, la sécheresse et la guerre. Un roman poignant sur l'errance, la misère, mais aussi sur l'amour d'un père pour sa fille.
Livre magnifique, à lire. Livre dont on ne sort pas indemne
Extraits : "C'est une étendue infinie de plâtre blanc. Elle est craquelée par l'aridité, creusée de minuscules fissures qui dessinent sur sa surface des fleurs noires. Rien ne bouge, rien ne crie. La piste est engloutie par cette mer blanche et dure, on devine quelques traces de pieds, de pattes et de pneus qui se dispersent à son aboutissement et disparaissent. Pas de puits, même pas une petite nappe d'eau. Le néant. Il n'y a plus de direction, toutes sont possibles, la terre semble flotter, irréelle et sans repère, comme un ciel de chaux vive. Au loin, les lignes d'horizon se brouillent à cause de la chaleur qui fume du sol en volutes transparentes."
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