Fleurs d'un jour, de Stahl Anna-Kazumi
Aimée vit à Buenos Aires avec son mari Fernando, et sa mère Hanako. Elle tient un magasin de fleurs et sa mère, japonaise, compose des "ikebana", des compositions florales qui sont très appréciés. Tout ceci semble très normal. Mais on apprend que sa mère a subi une forte fièvre quand elle était petite, au Japon, et a perdu une partie de son entendement : elle ne parle pas, ne sais pas lire et écrire, et ne comprends pas ce qu'on lui dit. Elle a besoin de calme et d'habitudes. Elle ne sort jamais de l'appartement et passe ses journées à composer des bouquets. Les deux femmes sont arrivées des Etats Unis quand Aimée avait 8 ans. Elles ont fui, subitement. Aimée garde très peu de souvenir de cette première partie de sa vie, et sa mère mutique ne peut l'aider. Un héritage soudain va l'obliger à retourner en Louisianne sur les traces et les mystères de son enfance.
L'écriture est délicate, poétique, comme les "ikebana" composés par Hanako. On est pris par l'histoire, par la vie et les regards d'Hanako et par ce secret de famille qu'on cherche, comme Aimée, à percer. Et pourtant....je n'ai pas été transfigurée par l'écriture que j'ai trouvé un peu trop "sentimentale" à mon goût, et parfois un peu lourde. C'est un premier roman d'une auteur qui a connu un peu le même parcours : mère japonaise, père américain, exil en Argentine....
C'est cependant un bon moment de lecture avec des beaux passages.
Extrait : "Des propositions mirobolantes l'ont conduite ici, mai elle aimerait plus que tout rentrer chez elle, retrouver Fernando et Hanako, l'appartement, la boutique, bien manger, bien dormir, acheter des fleurs, sentir leur parfum et la douceur de leurs pétales, tenir les comptes de sa petite entreprise, puis à nouveau bien manger et bien dormir, être avec Hanako et Fernando. Si elle a envie de poser des questions à Maître Lafourche, au vieil ami de son père ou à n'importe qui d'autre, c'est davantage par curiosité que pour entamer quelque chose de nouveau et de différent. Elle ne souhaite pas de grands changements dans sa vie, mais plutôt classer et, grâce à cela, reprendre sa vie telle qu'elle a été jusqu'à présent. Elle n'attend pas qu'elle change, mais voudrait juste en combler les vides en posant les questions nécessaires. Mieux vaut affronter que ne pas se connaître du tout et vivre dans un oubli en suspens dont on ignore jusqu'à l'origine."