La maison des fatigués, de Mainard Dominique
J'aime beaucoup cette auteur qui écrit des livres plutôt dur avec beaucoup de justesse. Elle a une écriture si fine quand il s'agit de décrire la psychologie des personnages, mais là..... c'est trop. Trop triste, trop dur, je n'y arrive pas.
En fait ce livre est un regroupement de plein d'histoires (nouvelles?) ou les personnages se retrouvent dans une étrange "maison des fatigués" tenu par une non moins étrange "murène". Certaines histoires tiennent plus du compte que de la réalité... mais elles ont toutes en commun un déchirement, une fuite, une détresse absolue. C'est toujours très bien écrit et très beau, mais là, trop triste pour moi. Je passe.
Extrait : "Quand le vieil homme appuyait son oreille contre la poitrine de Néola il entendait le gargouillement des marées, les vagues léchant les parois rouges et grenues de ses poumons, et s'il patientait suffisamment, les paupières bien clauses, il entendait les poissons-chevaux gratter la vase de leurs naseaux. Il savait qu'il s'agissait de poissons-chevaux; il en avait vu un autrefois, moiré de vert, qui virevoltait autour de lui tel un papillon, funèbre alors qu'il manquait se noyer dans un bras de mer. Depuis ce jour-là, il savait que les poissons-chevaux sont les corbeaux des noyés; et Néola se noyait bel et bien à l'intérieur d'une petite mer dont elle état à la fois la nageuse maladroite et le réceptacle, un bel aquarium de chair opaque."
Retrouvez là plutôt dans d'autres de ces livres qui sont des petits bijoux de finesse et de dureté : Les orangers (mon favori), Leur histoire, Le grand fakir, Je voudrais tant que tu te souviennes ...