la rêveuse d'Ostende, de Schmitt Eric-Emmanuel
parution 11:2007 - 310 p - 5 nouvelles
Bon, je suis j'étais une inconditionnelle de cet auteur. Je l'ai connu en 1993 en allant voir une de ces pièces de théâtre "le visiteur", sublime. Je l'ai suivi avec plaisir dans ses romans, son "cycle de l'invisible".. mais là... cela fait deux-trois parutions que je suis déçue.
Son dernier livre est un recueil de 5 nouvelles. Comme dans "Odette Toulemonde", on y trouve des personnages, féminins pour la plupart, qu'une rencontre va chambouler.
Une écriture toujours aussi fluide, ça se lit d'un trait, mais j'ai trouvé un manque de profondeur et donc d'intérêt. Il ne me restera rien de cette lecture dans quelques jours (il a même fallu que je relise les titres des 5 nouvelles pour faire ce billet !!!).
Et pourtant, il y a de la matière. Par ex, dans la troisième nouvelle, une jeune femme infirmière qui se trouve sans intérêt va apprendre à vivre et à s'apprécier à travers le "regard" d'un malade paralysé et aveugle. Mais je ne sais pas, j'ai trouvé ça beau mais creux. Quand je pense à un livre comme "l'homme de chevet" de Eric Holder qui a trait aussi à une personne paralysée qui va changer la vie de son aide soignant. Mais dans ce livre de Holder, on est pris aux tripes, on peux le lire plusieurs fois sans lassitude. Et c'est ce qui me manque dans les derniers livres de Eric Emmanuel Schmitt. J'attendrais donc patiemment qu'il me fasse à nouveau vibrer.
Extrait : "Que s'était-il produit dans la chambre 221 ? Joie ou désespoir ? Joie d'être considérée comme jolie? Désespoir de ne l'être que pour un aveugle?
En réalité, l'émotion - elle le saisit en s'enfouissant sous sa couette - tenait surtout du choc :ces mots avaient renvoyé Stéphanie sur le marché de la séduction, cette vaste place ensoleillée où les femmes plaisent aux hommes, elle qui se croyait exclue, elle qui vivait à l'écart, elle qui s'était résolue à ne provoquer ni regards ni déclarations d'amour. Stéphanie était une jeune femme rangée, si l'on peut appelé "rangé" quiconque n'a jamais connu le désordre."