La physique des catastrophes, de Pessl Marisha
Difficile de parler de ce livre.. Je n'ai pas été hyper déçue, comme Goelen qui a craqué avant la fin, je n'ai pas été hyper enthousiaste, comme nombreuses de mes amies qui m'ont donné envie de le lire, mais c'est un livre qui marque par l'originalité de son écriture.
Bleue Van Meer, 16 ans, enfant américaine surdouée est élevée par un père universitaire fantasque. Il l'élève dans les livres, et ses seuls références se trouvent dans les pages des nombreuses lectures qui parsèment sa vie. Une vie qui va basculer à la suite d'une rencontre... Elle prend donc la plume pour nous le raconter, et à chaque fois qu'elle se trouve devant une situation, elle met entre parenthèses les coordonnées du livre qui s'y réfèrent (or l'auteur à inventé ces nombreuses références) !!!
Jusqu'à la moitié du livre, j'ai trouvé que ça se traînait, et puis, tout à coup, troisième partie (page 330 quand même!!!) ça s'emballe pour devenir haletant à la fin !
Donc une critique mi figue - mi-raisin. Me restera ces nombreuses petites phrases notées ci-après, qui m'ont enchantée dans ma lecture.
"Ce fut une étreinte épique, héroïque, tentaculaire - superproduction, dix mille figurants (par opposition à brève, granuleuse, de série B)."
"Mon admission dans leur cercle magique se fit avec la douceur du Débarquement en Normandie."
"Chaque fois que tu quittais cette maison aussi légère qu'un grain de riz soufflé au chocolat, uniquement vêtue de ce que les libres penseurs qualifieraient unanimement de Kleenex, je n'ai rien dit, parce que j'ai considéré - à tort semble-t-il - que vu ton niveau d'éducation, tu finirais par te rendre compte que ce petit jeu de "je te tiens par la barbichette", que ces soi-disant amis, ces potes avec qui tu as choisi de traîner, ne sont qu'une perte de temps, que leur opinion d'eux-mêmes, et du monde, est, pour le moins, éculée. Mais tu sembles souffrir d'un grave cas d'aveuglement."
"Je me faufilais [...] le long des maisons d'un calme olympien, avachies dans leurs pelouses lisses comme des éléphants endormis sur une patinoire."
"Il sourit, exhibant deux incisives tordues cachées l'une derrière l'autre comme si elles avaient le trac."
"Âgé d'une quarantaine d'années, le cheveu mou couleur auburn et l'oeil las d'un maître nageur à la fin de l'été"
"Je savais combien c'était flatteur que Hannah vous parle en privé : elle vous attrapait comme un livre par la couverture, pliait hardiment votre tranche et scrutait vos pages à la recherche de l'endroit où elle avait interrompu sa lecture, impatiente de connaître la suite."
" Le poigne du soleil perdait en force, et des ombres noires gisaient dans ma chambre comme des veuves maigrichonnes empoisonnées à l'arsenic."
"l'après-midi ressemblait à un adolescent à l'oeil éteint, à une baroudeuse qui traîne autour d'un bouge, à une guirlande de Noël fatiguée."