La route, de McCarthy Cormac
Que dire d'un tel livre ! J'hésitais à le lire, trouvant le sujet trop sombre...l'ayant vu disponible à la bibliothèque, et le soleil étant (enfin) au rendez-vous.. je me suis lancée...
Je l'ai avalé en deux jours, sans avoir l'impression de tourner en rond... et pourtant, il ne se passe rien dans ce livre... mais quelle écriture !
Un homme et son jeune fils sont les survivants de l'apocalypse. Ils avancent sans répit vers le sud, les routes sont recouvertes de suie, il fait froid, il n'y a rien à manger, et des bandes de miséreux peuvent à tout moment les surprendre et les tuer pour les manger.
A chaque fois qu'ils rencontrent quelqu'un, ils se cachent, poursuivant vers le sud, vers un improbable eldorado. Le fils, lui, veut aider ceux qu'ils croisent... et le père essaye de lui faire comprendre que leur survie ne tient qu'à un précepte :chacun pour soi.
L'homme garde deux balles dans son revolver, pour ne pas qu'ils tombent vivant sur ces hordes de barbares. Mais si cela arrive, aura-t-il le courage de tuer son fils?
Dans cette noirceur, la bataille pour la vie vaut elle le coup ? Sobre, très très bien écrit, un univers terrible, une odyssée dépouillée, sobre. Une relation père-fils émouvante. Un suspense incroyable et intense. Magique. Je vais avoir du mal à lire un autre livre après celui là. Il va me falloir quelques jours pour respirer.
Le même avis de Sylire, Bellesahi et Sylvie
Extrait : "Il commençait à penser que la mort était enfin sur eux, et qu'ils devraient trouver un endroit pour se cacher où on ne pourrait pas les trouver. Il y avait des moments où il était pris d'irrépressibles sanglots quand il regardait l'enfant dormir mais ce n'était pas à cause de la mort. Il n'était pas sûr de savoir à cause de quoi mais il pensait que c'était à cause de la beauté ou à cause de la bonté. Des choses auxquelles il n'avait plus aucun moyen de penser jamais. Ils étaient accroupis dans un bois sinistre et buvaient de l'eau d'un fossé qu'ils filtraient à travers un chiffon. Il avait vu le petit en rêve allongé sur une planche dans une morgue et s'était réveillé terrorisé. Ce qu'il pouvait supporter à l'état de veille il ne le pouvait pas la nuit et il s'asseyait et restait éveillé de peur que le rêve ne revienne."