Notre petite vie cernée de rêves, de Wersba Barbara
Ceci est un livre voyageur gentiment prêté par Lilly.
Albert, élève médiocre, habite avec ses parents dans le New Jersey. Sa mère ne rêve que d'argent, de déco et de star; son père boit un peu trop; et lui se prend pour un raté car il ne correspond pas au "modèle" de l'étudiant lambda : il aime lire, est plutôt solitaire et rêveur.
Dans son lotissement, il va rencontrer Madame Woodfin, vieille dame qui vit en marge, dans une maison délabrée.
Entre eux deux va naître une amitié profonde. Les deux ont des failles, les deux vont trouver l'écoute, le partage sans idées préconçues.
Une très belle histoire d'amitié qui va permettre à Albert de se dépasser et de s'accepter.
C'est un livre "jeunesse', qui va très bien pour les adultes, car je crois qu'il faut quand même un certain recul pour apprécier l'histoire. L'écriture est un peut ancienne et va tout à fait avec cette amitié d'un autre temps...
Il est passé dans les mains de Yueyin, Karine, Lou... mais je n'arrive pas à retrouver leurs critiques ! oups !
Extrait : "Je ne vous en ai pas encore parlé, je crois, mais j'ai fait une sorte de dépression nerveuse quand j'avais huit ans. Mon grand-père était mort en laissant un peu d'argent, et ma mère avait décidé de me consacrer cette somme. Si la consacrer aurait voulu dire m'offrir un vélo ou un télescope, il n'y aurai pas eu de problème. Mais non. Au lieu de cela, elle avait voulu m'accorder certains "avantages" que je ne possédais pas encore. Voilà quels étaient ces avantages : leçons de piano, leçons de danse; leçons de natation et leçons d'équitation. Par-dessus le marché, elle m'avait inscrit chez les scouts. J'ai vécu une année de folie. J'essayais de suivre à l'école et en plus de ça, j'avais un emploi du temps qui aurait effrayé le président des États-Unis. Je courais d'une leçon à l'autre, et plus je courais, plus j'allais mal. J'étais tellement fatigué que je pleurais tout le temps et souffrais d'insomnie. Car non seulement j'échouais à l'école, mais j'échouais aussi dans toutes ces activités. Je tombais de cheval, je me noyais dans la piscine ou je marchais sur les pieds de ma cavalière à l'école de danse. La prof de piano habitait à trois quart d'heure de chez nous et à peine étais-je rentré à la maison après ce cours qu'il était temps de foncer chez les scouts. J'étais vraiment perturbé; et finalement, ma mère avait dû me conduire chez le médecin car j'entendais des bourdonnements dans les oreilles. Après m'avoir examiné, le médecin avait annoncé à ma mère que c'était la première fois qu'il voyait un garçon de huit ans atteint de dépression nerveuse et qu'elle ferait bien d'arrêter toutes ces leçons. Ce qu'elle a fait, à l'exception du piano. Je crois qu'elle n'a jamais oublié cette déception."