Seule Venise, de Gallay Claudie
Deuxième livre que je lis de cette auteur. J'avais été légèrement déçue par "les déferlantes", peut-être parce que j'en attendais trop, les critiques étant assez dithyrambiques... Pas de déception pour celui là. J'ai beaucoup aimé ce livre.
Une femme arrive à Venise en train, fin décembre. On sait juste qu'elle a perdu amour et travail, et qu'elle ne sait plus ou elle en est. Elle se retrouve dans une pension ou plusieurs personnages se cherchent : Luigi, le patron, qui attend chaque année sa fille qui ne vient jamais; un prince russe paralysé qui ne sort plus de la pension et rêve d'un amour perdu; et puis Carla et Valentino, deux jeunes amoureux. Cette femme va se promener dans Venise, respirer les odeurs, palper la brume, toucher l'eau des canaux ... et se chercher une nouvelle envie de vivre.
Magnifique description de Venise l'hiver et surtout des sentiments de cette femme, son émotivité, sa détresse, son besoin d'amour et de se sentir vivante.
Un seul petit bémol : le style d'écriture quand il y a des dialogues :"j'ai dit", "...cette façon d'écrire m'a légèrement gêné.
D'autres critiques positives chez Antigone, Anne, et ...
Extrait : "Je vous ai écris ce soir-là. Une lettre que vous ne recevrez pas. Que je ne me souviens pas avoir brûlée. Ou déchirée.
Que je ne me souviens même pas vous avoir envoyée.
Je ne me souviens plus des mots, simplement d'avoir été avec vous tout ce temps.
Au réveil, j'ai encore de l'encre sous les doigts.
Carla me dit :
Tu as de l'encre sur les lèvres aussi.
Je passe la langue.
Elle sourit.
- Avec Valentino, on s'est inscrits pour un réveillon déguisé, tu veux venir avec nous? C'est dans un palais sur le Grand Canal.
- Le prince va être seul.
- Il était seul avant toi.
- Je me suis habitué à lui. J'aime sa compagnie.
- Tu ne peux pas vivre comme ça.
- Vivre comment?
Carla se tait un instant et puis :
- Je ne sais pas. On dirait que tu n'es pas dans la vraie vie."