L'écume des jours, de Vian Boris
Lu dans le cadre du Blogoclub
C'était une lecture obligatoire de seconde ou première... et je n'avais pas du tout apprécié... alors je me suis dis que cette fois......
Et bien une deuxième lecture bien plus plaisante que la première, je n’avais sans doute pas l’âge pour prendre le recul nécessaire, et pour l’apprécier.
Colin et Chloé vivent dans un monde ou la réalité et la fiction s’emmêlent. Cet univers est très cohérent et en même temps complètement imaginaire. Ainsi, plus Colin se retrouve sans argent, plus son appartement diminue. Plus Chloé est malade, plus l’appartement devient sombre. Les personnages sont très attachants, très purs, mais rattrapés par la réalité et la dureté du monde.
J’ai été envoûtée par le langage très imagé et tous les symboles qui y sont liés. Merci au blogoclub de m’avoir poussé à reprendre Boris Vian. J’ai maintenant très envie de lire « j’irai cracher sur vos tombes »…
Extrait : « En passant dans le couloir, Nicolas s’arrêta. Les soleils entraient décidément mal. Les carreaux de céramique jaune paraissaient ternis et voilés d’une légère brume, et les rayons, au lieu de rebondir en gouttelettes métalliques, s’écrasaient sur le sol pour s’étaler en flaques minces et paresseuses. Les murs pommelés de soleil, ne brillaient plus uniformément comme avant.
Les souris ne paraissaient pas spécialement gênées par ce changement, sauf la grise à moustache noires dont l’air profondément ennuyé frappait dès l’abord. Nicolas supposa qu’elle regrettait l’arrêt inopiné du voyage et les relations qu’elle avait pu se faire en route.
- Tu n’es pas contente ? demanda-t-il ?
La souris eu un geste de dégoût et montra les murs.
- Oui, dit Nicolas. C’est pas ça. Avant, ça allait mieux. Je ne sais pas ce qu’il y a…
La souris parut réfléchir un instant, puis hocha la tête et ouvrit les bras d’un air incompréhensif.
- Moi non plus, dit Nicolas, je ne comprends pas. Même quand on frotte, ça ne change
rien. C’est probablement l’atmosphère qui devient corrosive… »