Trois femmes puissantes, de N'Diaye Marie
Je sors (non sans peine) de la lecture de ce livre, prix Goncourt. J'ai trainé à le lire, non parce qu'il ne m'intéressait pas (quoique) mais surtout par la longueur de certaines phrases qui donne à le lecture une lenteur que je n'ai pas appréciée.
Il s'agit en fait de trois nouvelles, qui ont en commun un pays et quelques parentés assez éloignées. Dans la première nouvelle, on suit la vie de Norah, jeune femme "puissante", en effet. Elle a été élevée par sa mère à Paris et a réussi à devenir avocate. Le retour "au pays" pour voir son père va la perturber, mais une volonté de fer va lui permettre de surmonter les difficultés.
J'ai aimé cette première nouvelle, mais j'ai trouvé qu'elle aurait pu faire l'objet d'un livre à part entière, car on reste sur sa faim..
Par contre, la deuxième nouvelle m'a ennuyée, et je n'ai pas trouvé la puissance de Fanta, femme soumise à un mari sans intérêt.
Dans la troisième nouvelle, on suit la vie de Khady, jeune veuve qui va essayer d'immigrer en Europe. Même si j'ai beaucoup aimé cette nouvelle, je n'ai pas trouvé la puissance de cette femme qui se laisse emporter par les décisions de autres.
Une lecture très mitigée, donc, avec une nouvelle que je n'ai pas trouvé fini, une que je n'ai pas aimé, et une qui m'a touchée...
Quand à l'écriture, je reconnais une belle dextérité dans le maniement de la langue, mais peut être trop raffinée pour moi ....
J'aurai peut-être des explications sur ce livre le 10 décembre puisque j'assiste à une rencontre ou l'auteure sera présente ...
Extrait : "Du reste, s'il voulait être honnête avec lui-même mais est-ce qu'il le voulais vraiment, songeait-il les yeux de nouveau levés vers la lointaine silhouette ensoleillée du château qu'il devinait plus qu'il ne le voyait, le connaissant si bien qu'il en rêvait souvent, de ces rêves monocordes, sans chaleur et gris qu'il faisait régulièrement, avec une précision de détails qu'il n'avait pu entendre, bien qu'il n'en eût pas le souvenir, que de la bouche de maman qui avait peut-être remplacé une journée ou deux la femme de ménage (la bonne, car elle faisait tout, repas, service, aspirateur, repassage) des anciens propriétaires, avec cette habitude pénible et dégradante qu'avait maman de feindre le mépris pour ce qu'elle décrivait (les innombrables pièces inutilisées et toutes meublées, la vaisselle fine, l'argenterie) alors que ses petits yeux aux coins tombants, ses petits yeux clairs rosâtres luisaient de passion frustrée - et ses propres yeux clairs limpides de nouveau levés vers les contours du château comme si de là-haut, de cette grosse maison monotone et sans chaleur et non plus grise mais..., devait lui être envoyée quelque réponse éclatante, définitive, mais qu'avait-il à apprendre sinon que cette propriété ne serait jamais la sienne, jamais celle de Fanta ni de Djibril, alors s'il voulait être honnête avec lui-même..."
(6/7 (Challenge proposé par Levraoueg (J'approche !) )