Mauvaise fille, de Levy Justine
J'avais été profondément touchée par son précédent livre : "Rien de grave", et j'avais donc très envie de la retrouver.
Justine Levy a un style particulier, parce que, même si il y a marqué "roman" sur la couverture, on sait qu'il s'agit plus d'un récit autobiographique. Elle dit elle même qu'elle a pris quelques libertés avec certaines scènes pour ne pas donner toutes les clés au lecteur, mais que toutes les émotions ont été vécues
Dans celui-ci, Justine nous parle de la mort de sa mère qui va coïncider avec la naissance de sa fille. Une mère qui ne s'est pas occupé d'elle quand elle était petite, une mère qu'elle retrouvait au petit matin droguée et écroulée dans la salle de bain, une mère qui oubliait d'aller la chercher à l'école, mais une mère qu'elle aime par dessous tout et dont la mort va la troubler, elle qui est déjà si fragile psychologiquement. En parallèle, il y a cette grossesse, cette petite fille qui grandit en elle. Mais comment être une bonne mère quand on n'a pas soit-même était bien élevé? Comment être une bonne mère quand on se considère comme une mauvaise fille?
Le ton est très juste, pudique et émouvant. L'écriture est directe, sans fioriture, et on ressent comme un coup de poing les douleurs et les questionnements d'une future mère qui se sent incapable de surmonter ses démons.
Un bon livre, qui fait plaisir parce qu'on voit qu'elle peut s'en sortir. Peut-être moins été touchée que "rien de grave", mais un bon moment de lecture tout de même. Je vous le conseille.
Anne a exactement le même avis que moi, Antigone a aussi beaucoup aimé. Vous pouvez aussi allez voir une interview assez intéressante sur le site de la Fnac.
Extrait : "Quand j'étais petite, j'étais comme tous les enfants, je pensais que je ne survivrais pas à ma mère, que je mourrais de chagrin à la seconde même de sa mort. Je ne suis pas morte de chagrin. Maman est morte, je suis maman, voilà, c'est simple, c'est aussi simple que ça, c'est notre histoire à toutes les trois. Tu en mets du temps à raconter les histoires, je me disais quand elle me racontait une histoire dans mon lit. là, c'est allé vite, si vite , le regard de maman dans le regard de ma fille, c'est là qu'elle est, c'est là que je la retrouve, et dans ses gestes aussi, dans les gestes impatients, un peu brusques, de ma petite fille doublement aimée."