Le garçon en pyjama rayé, de Boyne John
à partir de 12-13 ans
C'est ma fille de 11 ans qui l'avait emprunté au CDI, et finalement c'est mon fils de 13 ans et moi-même qui l'avons lu (et je pense que 11 ans, c'est un peu jeune pour comprendre ce livre).
Nous sommes à Berlin en 1940. Bruno est un petit garçon de 9 ans. Il vit avec ses parents et sa soeur Gretel, dans une grande maison. Mais son univers va être chamboulé par la promotion de son père. Après avoir rencontré le "Fourreur", son père va être promu commandant de "Hoche-vite", et toute la famille va déménager dans une petite maison perdue ou la seule vue est celle d'une grande barrière avec des gens en pyjama rayé derrière. Bruno s'ennuie dans cette nouvelle maison et va partir en exploration. Il va alors faire la connaissance d'un nouvel ami qui vit de l'autre côté de la barrière : Shmuel.
Un livre assez poignant, avec une fin très dure. Mon fils et moi même avons été happée par l'histoire. On sent tout au long du livre une tension, car si nous, nous savons ce qu'est "Hoche vite" et ces gens en pyjamas rayés, Bruno, lui, ne le sait pas. Et on attend qu'il découvre ce qui se passe vraiment près de chez lui, ce que fait son père, qui sont ces gens si maigres qui le servent ...
Un bon livre sur la Shoah. Juste un bémol : les vrais mots "führer" et "Auschwitz" ne sont jamais écrit, et je me demande si un enfant de 11 ans qui connaît assez vaguement l'histoire de la seconde guerre mondiale va vraiment tout comprendre. J'ai dit à ma fille de le reprendre dans un ou deux ans....
Extrait : " - Qui sont ces gens dehors? finit-il par dire?
Père pencha la tête de côté, un peu embarrassé par la question.
- Des soldats, Bruno. Des secrétaires. Du personnel. Tu en as déjà vu.
- Non, pas ceux là, dit-il. Les gens que je vois de ma fenêtre, dans les baraques, au loin. Ils sont tous habillés pareils.
- Ah, ceux-là, dit Père en hochant la tête, avec un léger sourire. Ces gens.... ce ne sont pas des gens, Bruno.
Bruno fronça les sourcils.
- Ce ne sont pas des gens? demanda t-il, doutant de ce que Père voulait dire.
- Du moins, pas comme nous l'entendons, poursuivit Père. Mais pour l'instant, tu ne devrais pas t'en occuper. Ils n'ont rien à voir avec toi. Et tu n'as absolument rien en commun avec eux. Contente-toi de t'installer dans ta nouvelle maison et de bien te conduire, c'est tout ce que je demande. Accepte la situation et tout ira mieux.
- Oui, Père, dit Bruno que la réponse ne satisfaisait pas.
Il ouvrit la porte, mais Père le rappela. Il était debout, le sourcil relevé, comme pour signifier à Bruno qu'il avait oublié quelque chose. cette chose lui revint à l'esprit dès que Père la lui suggéra. Alors il prononça la formule consacrée et fit exactement les mêmes gestes que lui.
Il ramena les pieds l'un contre l'autre, tendit le bras droit en l'air, fit claquer ses talons et dit les mots de circonstance à prononcer chaque fois qu'il prenait congé d'un soldat, d'une voix grave et claire (aussi ressemblante que possible à celle de Père).
- Heil Hitler, lança t-il, supposant que c'était une autre façon de dire : "Au revoir. Et bon après midi.""