Quand revient l'été, de Cronin Justin
Voilà un livre calme, reposant, loin des livres que j'aime d'habitude, mais bien agréable à lire. Quelques longueurs au trois-quart, mais l'ambiance du Maine, la pèche à la truite et au saumon, l'amour et l'amitié sont reposants et m'ont fait voyager.
On est dans le Maine, en 1994. Joe et Lucy ont repris le domaine que les parents de Joe ont monté. Ouvert l'été, prisé pour son emplacement au bord d'un lac et son club de pêche à la mouche. Le domaine est ouvert l'été, fermé l'hiver, perdu dans la neige. Seul Jordan, l'homme à tout faire, reste au domaine. Harry Wainwright, richissime homme d'affaire, a un lien particulier avec ce domaine et c'est pour cela qu'il a décidé de venir y passer les derniers instants de sa vie. Son arrivée va remonter de bons ou douloureux souvenirs.
Un bon livre de vacances (ou de break !)
Extrait : " C'était au mois d'avril, avant que Harry ne sorte sa grosse surprise de son chapeau ; j'étais encore à Big Pine Key avec Lucy, à boucler notre troisième saison d'hiver dans un soleil immérité. C'était une belle vie qui prenait forme pour nous : j'avais deux bateaux qui tournaient, une solide liste de clients, en augmentation, et un bronzage qui m'aurait inquiété si j'étais du genre à me soucier de pareilles choses, le tout nous rapportant suffisamment pour que nous ne nous sentions pas en vacances. Notre logement, que j'avais acquis pour presque rien dans une vente publique, était, comme tout à Big Pine, en matériaux légers et sonores comme les jouets d'enfants, mais il remplissait son office : deux chambres dont une que j'utilisais comme bureau pour les registres et la paperasse, une coquette petite cuisine et une terrasse devant le salon, avec vue sur l'appontement ou attendaient les bateaux, et, au-delà, , de l'autre côté de la baie, sur la Key Highway qui faisait du saute mouton en direction de Marathon. Nous n'avions pas l'impression d'être chez nous, mais nous n'éprouvions pas de dépaysement non plus, et les soirs ou nous ne louions pas un film ni ne rodions près du téléphone dans l'espoir d'un coup de fil de Kate (qui, soyons honnête, avait survécu brillamment à douze années de scolarité avec le tableau d'honneur six semestres consécutifs et un diplôme à la clé), Lucy et moi restions des heures sur la terrasse à boire quelque chose, et parfois à discuter un peu, mais surtout à regarder planer au-dessus de l'eau, comme des anges lointains, les lumières des phares des automobiles, stupéfaits qu'un tel endroit puisse exister."