Les Arpenteurs du monde, de Kehlmann Daniel
Parution 01/2007 – 298 begin_of_the_skype_highlighting 01/2007 – 298 end_of_the_skype_highlighting p Recommandé chaudement par une amie, il a fait partie de mes bagages malgré son format qui n’était pas en poche…. Encore un roman qui mélange des grands noms de l’Histoire avec une aventure inventée. Par ces romans, j’ai l’impression de me cultiver tout en me distrayant!!! L’histoire débute à la fin du XVIIIèmeXVIIIème siècle, à la poursuite de deux savants prussiens : Carl FriedrichFriedrich Gauss (1777-1855) a tout juste 20 ans quand il écrit les " disquisitiones arithmeticae ", un fondement de l’arithmétique. Les nombres sont son univers. Autour de lui, il n’y a pas d’arbres, de mousses ou de hauteurs herbeuses mais des réseaux de lignes droites, d’angles et de nombres. Difficile pour lui de vivre avec ses condisciples qu’il trouve lents à la compréhension. "Prince des Mathématiques", il va aussi faire des grandes découvertes en Astronomie, sans jamais quitter son pays natal. Alexander von HumboldtHumboldt (1769-1859) quitte son pays et son frère à 20 ans pour découvrir des nouveaux horizons en Amérique Centrale. Hyperactif, il va traverser la forêt vierge, découvrir un canal infesté de moustiques, mesurer chaque colline, prélever des échantillons de pierres sur chaque paroi rocheuse, escalader chaque montagne et volcan au péril de sa vie et de celle de son compagnon de voyage, Bonpland. Lui aussi est impossible à vivre. En 1828, lors du Congrès allemand des naturalistes à Berlin, les deux génies vont se rencontrer et essayer de travailler ensemble sur les champs magnétiques. Un très bon livre qui se lit d’une traite. On suit les yeux écarquillés l’expédition extraordinaire de HumboldtHumboldt et la vie vouée aux nombres de Gauss. C’est une époque d’intenses découvertes : montgolfière, daguerréotype, espace euclidien … et ces deux hommes ont essayé, chacun à leur façon, de rendre le monde plus clair. Extrait : " Sa soutenance de thèse eut lieu sous la direction du professeur Pfaff. A la demande de ce dernier, griffonnée sur un papier, on fit grâce de l’épreuve orale, cela aurait été parfaitement ridicule. Lorsqu’il alla chercher son diplôme, il dut attendre dans le couloir. Il mangea un morceau de gâteau desséché et lut dans les Göttinger Gelehrten Anzeigen le compte rendu d’un diplomate prussien sur le séjour de son frère en Nouvelle-AndalousieNouvelle-Andalousie. Une maison blanche aux abords de la ville, le soir on se rafraîchissait dans le fleuve, des femmes passaient souvent pour que l’on compte leurs poux. Gauss tourna la page avec une vague excitation. Des indiens nus dans la mission des Capucins, des oiseaux qui vivaient dans des grottes et voyaient avec leur voix comme d’autres êtres avec leurs yeux. La grande éclipse du soleil, puis le départ pour l’Orénoque. La lettre de cet homme avait voyagé pendant un an et demi, Dieu seul savait si il était encore en vie. Gauss abaissa son journal, Zimmermann et Pfaff se tenaient devant lui. Ils n’avaient pas osé le déranger. "