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Grandir, de Fontanel Sophie
parution 08/2010 - 144 begin_of_the_skype_highlighting 08/2010 - 144 end_of_the_skype_highlighting p
Roman, comme il est noté sur la couverture, ou autobiographie, comme le suggère plutôt l'histoire ?
Sophie Fontanel a une mère assez âgée qui devient plus faible, tombe régulièrement, se casse jambes-col du fémur-chevillesfémur-chevilles, doit faire des séjours réguliers à l'hôpital et en maison de rééducation, ne peut plus être indépendante chez elle. Dans son enfance, Sophie Fontanelle a eu des rapports assez conflictuels avec sa mère. Aujourd'hui, c'est à elle de s'en occuper, de la veiller et de lui donner de l'amour. De cet échange, Sophie Fontanel va en sortir grandie, plus mature, plus sereine.
C'est un beau témoignage d'amour d'une fille à sa mère.
Justement, ma belle-mère (qui a 83 ans) a subi en urgence il y a 15 jours un triple pontage. Nous avons donc eu affaire aux urgences, aux attentes dans les couloirs de l'hôpital, au service de rééducation, au médecin qui parle de la malade à la troisième personne en sa présence comme si elle n'existait pas, aux infirmier(es) et aides soignantes qui font un boulot de dingue avec empressement et gentillesse... Et j'ai retrouvé dans le livre de Sophie Fontanel les mêmes interrogations face à la vieillesse, la volonté de ne pas déranger, . C'était étonnant de lire des instants que je vivais en parallèle. Par exemple, il y un chapitre sur le moment délicat d'annoncer à la malade qu'un de ses proches est décédé. Est-elle assez forte pour le supporter ? Si on ne lui dit pas, a-t-elle se sentir infantilisée ? Or nous avons appris hier le décès d'une amie assez proche de ma belle-mère, et la question s'est posée, que faire? Elle ne pourra pas se rendre à l'enterrement, mais elle peut laisser un petit mot aux enfants ....
Vous avez donc compris que j'ai été touchée par ce livre qui permettait de mettre des mots sur ce que je vivais. Même si l'écriture n'est pas extraordinaire, ce livre a le mérite de la sincérité, et c'est déjà très bien.
Extrait : "Je suis bien obligée de devenir une héroïne si je veux éloigner la mort. A mon ami, je raconte ma consternation devant ma mère devenant un petit enfant qu'on raisonne qu'on encadre, qu'on nourrit, qu'on câline et qu'on lange. La panacée, aussi, d'en faire ce que l'on veut de cette mère affaiblie. Tout, à part une rétablie. Moi qui n'ai pas d'enfant, je n'arrête pas de dire : "C'est comme un enfant... c'est comme un enfant." Mais cet homme qui lui en a un, d'enfant, et qui a failli le perdre, m'explique : "Non. Ce n'est pas pareil. L'enfant, voit, ton projet c'est de le sortir de la dépendance. C'est plus qu'un projet c'est de le sortir de la dépendance. C'est plus qu'un projet, c'est une mission. Et attends, c'est plus qu'une mission, c'est l'avenir. Un enfant, c'est quelqu'un qu'on rend indépendant. Il te quittera, pour vivre. Il a de vivre, même si il est malade, même si il s'en sort mal. Tu peux y croire. Jusqu'au bout, tu peux penser que s'il guérit, il est ,sauvé, que si il a son bac, il est sauvé, que si il sait se lier, il est sauvé. Alors que ta maman, où tu l'emmènes ? L'indépendance à venir, ce sera la tienne. Jusqu'au bout c'est toi l'enfant que ta mère autonomise. C'est elle, la mère. Laisse toi chambouler, parce que, mon amie, ce qu'elle est en train de parfaire, c'est ton éducation."
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