prix Goncourt Lycéen 2000 
J'avais voté pour ce livre lors de la sélection du blogoclub de mars qui portait sur l'Afrique, j'ai donc été très contente qu'il soit choisi.
Tout d'abord, un peu d'histoire (ça m'a manqué qu'il n'y est pas une partie "histoire" au début du livre) . Le Liberia est un état africain crée en 1822 par une colonne d'esclaves américains. Très rapidement, un clivage important va naître entre la minorité des Américano-Libériens aisés et la majorité des autochtones pauvres.
Suite à un coup d'état sanglant en 1980, une longue guerre civile va éclater, destinée à mettre fin au régime corrompue de Samuel Doe. En 1990, quelques 15 000 personnes trouvèrent la mort dans un conflit qui mettait à jour les rivalités entre les communautés. Charles Taylor, fut élu président en 1997.
(source http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/liberia.htm)
Dans ce livre, c'est Birahima qui parle, qui raconte sa vie quand il était un petit garçon des rues Libérien, d'une douzaine d'années, qui est devenu enfant-soldat lors de la guerre civile. Il est accompagné dans sa tribulation par Yacouba, un grigriman féticheur. Pour manger, ils vont se "louer" à n'importe quel groupe, sans prendre en compte l'aspect politique. On va donc suivre leur parcours parsemé de morts et de douleurs.
J'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture, qui est celle d'un enfant de 12 ans africain, avec beaucoup de parenthèses d'explication pour tous les mots "locaux". Mais ils sont expliqués à chaque fois qu'ils sont utilisés, même ceux que l'on retrouve des centaines de fois dans le livre. Cela m'a donné une sensation de lourdeur.... et je me suis détachée de l'histoire de Birahima. En plus, j'étais un peu perdue entre toutes les factions, et quand je reprenais mon livre, je ne savais plus dans quel camps il se trouvait !
Par contre, j'ai été intéressée par l'histoire elle même, ces enfants soldats bourrés de haschich a qui on promet que quelques fétiches vont les protéger des balles. Ces enfants à qui on donne des kalachnikov et qui sont prêt à tuer n'importe qui pourvu qu'ils aient de quoi manger. Ce sont ces enfants qui sont maintenant les adultes du Liberia, et avec tout ce qu'ils ont vu et enduré, on peut se demander comment ils vont réussir à se construire.
Une lecture en demi-teinte, intéressée par le thème, mais déçue par le style.
Extrait : "Nous fumes intégrés dans la combine du colonel Papa le bon aussitôt après l'enterrement du soldat-enfant, le capitaine Kid.
Moi, je rejoignis le casernement des enfants-soldats. On me donna une vieille tenue de parachutiste d'un adulte. C'était trop grand pour moi. Je flottais là-dedans. Le colonel Papa le bon lui-même, au cours d'une cérémonie solennelle, me donna un Kalach et me nomma lieutenant.
Les soldats-enfants, on nous nommait à des grades pour nous gonfler. On était capitaine, commandant, colonel, le plus bas grade était lieutenant. Mon arme était un vieux kalach. Le colonel m'apprit lui-même le maniement de l'arme. C'était facile, il suffisait d'appuyer sur la détente et ça faisait tralala.... Et ça tuait, ça tuait : les vivants tombaient comme des mouches."