bucher parution 08/2010 - 389 p

Un livre noté après avoir lu des critiques positives sur les blogs (celui de Joelle entre autre). J'ai passé un très bon moment de lecture, étant emportée dans la vie de Corrag, jeune femme proche de la nature, indépendante et solitaire, traitée à tord de "sorcière".

Nous sommes en Écosse, au XVIIème siècle. Corrag, jeune fille sauvage, a fui l'Angleterre ou sa mère était accusée de sorcellerie. Réfugiée dans un vallon encaissé, elle est admise par le clan qui vit là : les MacDonald, pilleurs et voleurs, chrétiens au grand coeur. Corrag connaît la force des plantes qui guérissent, elle vit seule dans une cabane, en marge de la société, et est donc perçue comme "étrange".

A cette époque, le trône d'Angleterre et d'Écosse vient d'être conquis par Guillaume d'Orange, protestant. Jacques II, convertit au catholicisme, est poussé à l'exil. Les "jacobins" essayent de remettre Jacques sur le trône. Le révérend Charles Leslie est de ceux là. Il va se rendre en Écosse pour rencontrer Corrag, emprisonnée en attente du bûcher. Corrag, qui a été témoin du massacre du clan des MacDonald à cause de leur "jacobisme".

Entre Charles et Corrag, un étrange lien va se nouer. D'abord révulsé par la "sorcière", Charles va lentement prendre conscience qu'une vie loin de la société, pour et par la nature,  n'est pas pour autant une vie de "gueuse". Il va mettre de côté ses préjugés et se remettre en question.

Un livre prenant et envoûtant, facile à lire.

Extrait : "Ces nuits d'hiver...Je levais les yeux vers les flancs énormes des rochers qui m'entouraient, et je voyais leurs sombres couleurs, du gris, du noir, du bleu. Puis je rentrais au coin du feu chuchotant. Mais je sentais encore leur présence. Dans ma cabane, j'avais encore la sensation que les montagnes me regardaient. Je sentais leur hauteur et leur masse obscure. Je pensais à leur âge, à ce qu'elles avaient vu, et en me couchant près de mon âtre, je pensais elles ont de la lumière en elles...Comme des choses vivantes. Leur givre scintillait sur moi, et leur haleine était glaciale.

Il y a des gens qui détestent pareilles pensées. Ils se tiennent à l'écart des montagnes comme si elles leur voulaient du mal. Tandis que moi, quand je vois une haute colline ou un ciel étoilé, ou toute chose de la nature qui semble trop imposante, je me dis ce qui a crée ça m'a crée moi aussi. Je suis tout aussi unique. Nous sommes façonnés par la même main...Cette main, appelez-la-Dieu, si vous voulez. Appelez-la le hasard, ou la nature, peu importe. Les montagnes de Glencoe et moi, nous existons, nous sommes là. La lune qui est pleine ce soir et vous, monsieur Leslie, vous êtes tous deux avec votre lumière."