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le blog des fanas de livres
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19 juillet 2011

Avec tes mains, de Kalouaz Ahmed

avec tes mains parution 02/2009 - ed du Rourergue  109 p.

Beau témoignage d'un fils à son père que nous offre ce livre.

Le père d'Ahmed Kalouaz est décédé depuis plus de quinze ans. C'est le temps qu'il a fallu à l'auteur pour mettre des mots sur les relations ( ou les non-relations) qu'il a eu avec ce père. Un homme né en Algérie dans les années 20, venu en France pendant le seconde guerre, revenu dans les années 50 avec sa femme et ses deux premiers enfants pour trouver de l'emploi et essayer de sortir de la misère algérienne. Une vie de labeur ou les sentiments et les marques d'affections sont absents.

Son fils regrette cette non-communication qui ne lui a pas permis de tisser de réels liens avec ce père secret et mutique. Pourtant.... il y a ce choix de faire venir sa famille en France dès les années 50, offrant ainsi à ses enfants une vie et une instruction qu'il n'avait pas eu. 

Un hymne d'amour et de reconnaissance envers ce père besogneux et envers tous ces travailleurs étrangers tiraillés entre deux pays et deux vies.

Extrait : " C'est triste une main d'homme qui n'a jamais tenu un livre entre ses doigts."

"Ce goût du travail manuel me vient de toi, et je ne peux m'empêcher, en maniant la truelle, de penser aux dimanches où tu cimentais à tour de bras. [...] Même si ce sont aujourd'hui les miens, tous ces gestes t'appartiennent. Ce que tu n'as pas su dire en paroles s'est imprimé dans mes yeux, et je reproduis ces gestes à mon tour. Ce sont comme des mots qui reviennent, ce langage des mains, celui que tu as pratiqué jusqu'à l'épuisement."

"Depuis l'enfance tu nous regardes grandir, avec si peu de gestes d'affection. Pris par l'instant qui file, vous pensiez que la tendresse était innée, qu'elle n'avait pas besoin, pour se transmettre, de regards, d'attention, de mots simples et d'un filet de voix calme. Vous vous êtes trompés, ce n'est pas injure de le dire, vous n'y pouviez rien. Les enfants que nous sommes grandissent à vos côtés. Nous nous chamaillons entre frères, sans nous inquiéter de ce manque d'échange avec les parents, le trouvant naturel au bout du compte. Une forme de manque d'amour dont nous ne nous remettrons jamais.

Aujourd'hui, je t'invente peut-être des lambeaux de vie pour peupler ces blancs, combler cette carence affective mutuelle. Pourront-ils dire combien tu as souffert et ce que nous avons enduré ?"

Coup de coeur de Clara, Sylire, un beau témoignage selon Fransoaz.

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Commentaires
F
Merci pour le lien; un livre où j'ai apprécié chaque mot.
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G
@ Sylire : noté et lu grâce à vos avis, merci !
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S
C'est un très beau témoignage, superbement écrit.
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G
@ Aifelle : ce n'est pas une nouveauté !<br /> @ Antigone : c'est un bon livre témoignage
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A
Ah je ne sais pas, je ne vais pas facilement vers ce type de lectures...;)
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A
Je l'avais noté je crois, et puis oublié. A re-noter.
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G
@ Clara : depuis un an sur ma PAL! mais tout vient à temps !
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C
Tu l'as enfin lu !!!!
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