Quand nous avions rencontré Sorj Chalandon au salon de Rennes (« nous » = bloggeurs bretons), j’avais déjà lu « retour à Killybegs » et « mon traitre », deux livres que j’avais particulièrement appréciés. Il m’a conseillé d’acheter « la légende de nos pères » en m’indiquant que, même si l’histoire était complètement différente, elle formait comme une trilogie avec les deux autres livres, trilogie sur le thème de la trahison.
Marcel Frémaux est biographe. La quarantaine, il écoute et retranscrit la vie des gens, fictions ou réalités, pour en faire un pan de mémoire. Quand Lupuline Beuzaboc vient le voir, il se rappelle l’avoir vu à l’enterrement de son père, vingt ans auparavant. Un père secret qui lui a peu transmis sur son histoire de résistant et de déporté pendant la seconde guerre.
Lupuline voudrait offrir à son père sa biographie, afin de garder en mémoire son parcours de résistant. Cela renvoi l’auteur à sa propre histoire et à sa tristesse de ne pas avoir parlé avec son père de son vivant. Au fil de ses rendez-vous, le doute s’installe sur la véracité du passé de résistant du père de Lupuline.
Une très belle écriture, imagée et dynamique. Une belle histoire de trahison et de pardon.
En discutant avec Sorj Chalandon, il m’a indiqué que, dans ce livre, il n’était pas, comme on pouvait le croire au premier abord, l’écrivain, mais plutôt le personnage de Lupuline, « celle à qui on a menti ».
Encore un très beau livre de cet auteur.