Les lisières, de Adam Olivier
J'hésitais à lire ce livre, parce que j'avais beaucoup aimé ses premiers, mais j'avais été un peu déçue par les derniers... et puis il tournait dans mon groupe de lecture avec des bonnes critiques, et puis cela se passe à Saint-Malo là ou il habite et ou je passe une partie de mes vacances, alors ...
J'ai été bien dans ce livre, ayant hâte de le retrouver ... et pourtant ... cet homme perdu m'a profondément attendrie et aussi profondément énervé. Cette manière de mépriser les autres en les jugeant sur leur petite vie étriquée, capable de plaindre les autres sans rien savoir de leurs vies, ne se fiant qu'aux apparences.
L'histoire : Paul Steiner vit à Saint-Malo. Auteur à succès, il vient de se séparer de sa femme et ne voit ses deux enfants que le week-end ce qui le fait souffrir. En fait, toute sa vie, il a fuit : il fuit la dépression qui le taraude depuis son enfance, il fuit la vie de ses parents, la vie de millions de gens : métro, boulot, dodo, avec un tour en grande surface une fois par semaine, le déjeuner avec les parents le dimanche, le bowling du vendredi soir, le resto avec les enfants tous les 15 jours. Une vie bien rangée, sans aspérité. Une vie sans vie ?
Obligé de retourner dans la banlieue parisienne pour s'occuper de ses parents vieillissants, il va retrouver son ancienne vie, ses anciens amis de lycée et collège.
Ce livre est une auto-fiction, il a donc des racines dans le réel en prenant fortement appui sur la propre vie d'Oliver Adam.
J'ai aimé certaines réflexions sur la dureté de la vie des classes dites "moyennes", sur la tristesse de la séparation, sur la difficulté de communication dans la famille, sur les secrets ... J'ai aimé aussi l'écriture fluide d'Olivier Adam.
J'ai été gênée par ce côté à moitié autobiographique. On sent que l'auteur à des comptes à rendre, et il le fait sans prendre en considération ce que cela va pouvoir avoir comme conséquences sur ses proches. Pourtant dans le livre, ses amis, son frère et son père disent à l'auteur que ses premiers livres leurs ont fait du mal. Malgré cela, il en rajoute.
Je n'ai pas aimé le côté nombriliste de Paul Steiner qui reproche aux autres de ne pas le comprendre mais qui ne voit que son point de vue, et qui critique autant la petite vie étriquée de banlieue que la vie creuse des intellectuels de Saint Germain.
Un homme mal dans sa peau qui m'a mis parfois mal à l'aise.
Ce livre a fait réfléchir Saxaoul, Antigone a passé un fort moment de lecture, Clara a été un peu déçue. Vous pouvez aussi aller voir la retranscription d'une rencontre de Géraldine avec Olivier Adam.