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le blog des fanas de livres
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13 février 2013

Peste et Choléra, de Deville Patrick

peste et choléraparution 08/2012 - 219 p   

Il tournait dans mon groupe de lecture, et mon fils en présente un extrait pour l'oral du bac de français. J'avais donc bien envie de le lire.

Bon, dès la première ligne, il a fallu que j'aille chercher mon dictionnaire ! "La vieille main tavelée au pouce fendu écarte un voilage de pongé." 

Ensuite c'est l'Atlas qui m'a accompagné, Alexandre Yersin (1863 - 1943) ,

Yersin

le découvreur du bacille de la Peste, ayant énormément voyagé, notamment en Asie.

Quelle vie ! Orphelin (son père est mort peu avant sa naissance), passionné de sciences, le voilà jeune préparateur en microbiologie à l'Institut Pasteur de Paris. Naturalisé français (il est Suisse de naissance), il souhaite explorer le monde et devient médecin des Messageries maritimes en Indochine. Là, il découvre un petit paradis, Nha Trang, où il va peu à peu s'installer. 

C'est un touche-à-tout passionné, qui va être tour à tour explorateur, cartographe, ethnologue, agriculteur et arboriculteur. Ses lubies vont de l'horticulture à l'élevage pour fabriquer des sérums, de la mécanique à la physique, de l'électricité à l'astronomie, de l'aviation à la photographie. Il va devenir le roi du caoutchouc, le premier européen à avoir un permis de conduire et une voiture ...

En 1894 une épidémie de Peste dévaste Hong Kong. Il est appelé par le gouvernement français et l'Institut Pasteur pour étudier les raisons de l'épidémie. Très rapidement et malgré des faibles moyens , il isole le bacille de la peste bubonique. Rentré en Indochine, il travaille sur le vaccin.

Ce n'est pas un politique, et même si il rentre à Paris une fois par an, il n'est pas connu et ne recevra pas de prix Nobel ou autres récompenses illustres.

Ce qui est très intéressant, c'est que, outre la vie d'Alexandre Yersin, l'auteur nous fait vivre tous les pans de l'histoire qu'il a traversé : les deux guerres mondiales, la vie en Indochine, la révolution Russe, mais aussi tous les artistes ou ingénieurs qu'il aurait pu croiser : Modigliani et Picasso,  Peugeot, Renault, Michelin ...

C'est donc un roman d'aventure autant qu'un roman historique, géographique ou technologique. Rien à voir en effet entre un trajet Paris-Saigon en 1890 ou en 1940.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre qui est très dense. De plus l'écriture n'est pas chronologique, ce qui est parfois déstabilisant. Mais une fois ces écueils passés, la vie de ce scientifique sorte de "geo trouvetout" est passionnante et entraînante.

Une déception pour Hélène qui l'a trouvé trop proche d'une biographie.

Extrait : "A l'époque de la marche à pied, du cheval, des chars à boeufs aux roues grinçantes et de la marine à voile, la peste avançait au pas et moissonnait devant elle. Vingt-cinq millions de morts en Europe au quatorzième siècle. Les médecins en toge portaient des masques blancs à long bec d'oiseau, bourrés d'herbes aromatiques pour filtrer les miasmes. La terreur est proportionnelle à l'acceleration des moyens de transport. La peste attendait la vapeur, l'éléctricité, le chemin de fer et les hauts navires à coque en fer. Devant la grande terreur en noir, ça n'est plus la faux et son sifflement sur les tiges, c'est la pétarade de la moissonneuse-batteuse lancée à pleine allure au milieu des blés. Aucune thérapie. La peste est imprévisible et mortelle, contagieuse et irrationnelle. Elle sème la laideur et la mort, répand sur le monde le jus noir ou jaune des bubons qui percent sur les corps. La description médicale d'alors, on peut aller la chercher dans le traité des maladies infectieuses du professeur Griesinger de l'université de Berlin que cite Mollaret, paru une quinzaine d'années plus tôt, lequel mentionne que la peste survient dans "des populations misérables, ignorantes, malpropres, barbares au degré le plus incroyable."

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Commentaires
A
On me l'a offert à Noël... mais je ne l'ai toujours pas lu !
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G
Je n'a jamais douté de la qualité de ce livre, mais il ne m'a jamais tentée. peut-être que je redoute cette densité que tu évoques et qui serait trop lourde pour moi ces temps ci.
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C
Ah la la tu ne me facilites pas la vie Gambadou. Je m'étais dit que j'allais arrêter d'augmenter ma LAL mais là ça ne va pas être possible !
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Y
J'ai envie de le lire depuis sa sortie, même si à un moment, j'en ai eu un peu marre d'entendre l'auteur dès que j'écoutais une émission littéraire... Et s'il est proche d'une biographie, tant mieux !
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S
Bonjour, j'ai égalemment lu ce roman, qui m'a fasciné dès les premières pages, l'auteur sait rendre intéressants des domaines scientifiques peu populaires; par contre je n'ai pas trouvé que l'écriture soit trop dense, je crois que c'est accessible à tout le monde.<br /> <br /> Le fait de suivre ce récit biographique au travers de l'histoire de chaque époque est réellement sympa! peu d'auteurs y arrivent, souvent c'est soit trop "biographique" soit trop "historique"...
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A
L'écriture trop travaillée et le déroulement non chronologique me rebutent un peu.
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Z
Je n'arrive vraiment pas à me faire un avis sur ce livre. Le sujet m'intéresse mais ce style très dense me freine. Je vais essayer de le trouver en bibliothèque, histoire de me faire une idée plus précise sur quelques dizaines de pages...
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A
Je viens de découvrir Patrick Deville qui m'a fait une fort bonne impression et j'ai prévu de lire Peste et choléra dès que possible.
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S
Je suis très tentée, surtout après ton avis !
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H
Je n'ai effectivement pas réussi à renter dedans, ce fut laborieux...
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