J’avais lu de bonnes critiques sur les blogs…
Comme pour « Le sermon sur la chute de Rome », je ne suis pas sûre d’avoir bien tout compris !
Un jeune homme cherche à échapper à l’ennui de son village, à l’idée de devenir comme ses parents et ses grands-parents. Il va devenir volontaire pour son service militaire, puis devenir mercenaire, jusqu’à ce qu’un attentat le ramène dans son village. Il est perdu, sans avenir, avec des images de désolation et de guerre dans la tête. Il écrit alors à son amoureuse d’enfance, Magali, une jeune femme qui mène une vie centrée sur son travail de chasseuse de tête.
Magali est dans la compétition permanente dans son travail. Ses seuls amis sont ses collègues, et si elle gagne bien sa vie, elle a peur de l’engagement affectif. Mais cette lettre écrit par son premier amour lui ouvre des horizons différents.
L’écriture est très belle et étonnante. On peut passer dans une même phrase de la voix intérieure du jeune homme à celle de Magali. Même si leurs vies sont très différentes, ils recherchent tous les deux à donner un sens à leurs vies.
Bon, par contre, je ne suis pas sûre d’avoir toujours bien perçu tous les côtés philosophiques du livre. Mais c’est vraiment une superbe écriture.
Extrait : « Elle s’est installée dans le salon pour lire un roman mais ses yeux glissent sur des mots qui retombent sans vie sur les pages, elle doit constamment revenir en arrière pour reprendre le fil de sa lecture qu’elle recommence presque aussitôt à perdre. Peut-être suis-je trop fatiguée, pense-t-elle. Peut-être suis-je enfermée dans une vie si minuscule que toutes les issues par lesquelles je pourrais m’échapper de moi-même sont maintenant murées. Elle pose le roman. Elle a constamment le sentiment qu’elle aurait quelque chose d’urgent à faire, dont elle ne cesse de se détourner, même si elle ne sait pas du tout quelle peut-être cette chose. Plus elle essaie de la saisir, plus elle lui échappe. Il ne s’agit peut-être pas d’un acte, c’est peut-être une simple pensée qu’il lui faudrait accueillir, ou une question qu’elle devrait se poser avant que les mécanismes obscurs qui régissent son existence aient répondu à sa place et la réduisent définitivement au silence. »
Luocine