Emmaüs, de Baricco Alessandro

22 août 2013

parution 10/2012 - 134 p - traduit de l'italien

Je crois que je n'ai pas tout compris de ce livre, il faudra que je le digère encore quelques temps...

Quatre jeunes hommes, quatre garçons à la fin de l'adolescence mais pas encore dans l'âge adulte. Ils font partie d'une communauté catholique très pratiquante et regardent d'un oeil exterieur et critique les jeunes qui évoluent dans un autre monde. Pour André, c'est différent. Cette fille riche et belle a une fêlure qui les fascine. La côtoyer va avoir des conséquences souvent dramatiques sur le groupe.

Il y a dans ce livre une atmosphère très particulière et impressionnante. L'explication de la foi de ces quatre garçons est simple et belle et en même temps sclérosante. Le silence et les non-dits sont très présents. Arriver à façonner sa vie entre la communauté catholique, les premiers émois amoureux et l'envie d'indépendance n'est pas évident et très bien décrit.

J'ai failli ne pas finir ce livre, parce que j'ai trouvé certaines phrases compliquées (je vous livre la première : "Nous avons tous seize, dix-sept ans - mais sans le savoir vraiment, c'est le seul âge que nous pouvons imaginer : nous avons du mal à connaître le passé." Je ne sais pas vous, mais moi il faut que je la relise trois fois pour la comprendre !)

Bon, mais une fois passé cet écueil, on est plongé dans une ambiance de tristesse, d'espoir, d'amitié et de chaleur humaine qui nous entraîne et nous donne envie de savoir, de connaître quel va être l'avenir de ces garçons.

Un très beau livre qu'il faut prendre le temps de lire. J'ai été touchée par ces destins.

Extrait : "Ainsi, sans le savoir, nous héritons de l'incapacité au tragique, et de la prédestination à la forme mineure du drame : parce que dans nos foyers on n'accepte pas la réalité du mal, et cela reporte à l'infini toute évolution vers la tragédie, amorçant l'onde interminable d'un drame mesuré et permanent - le marécage dans lequel nous avons grandi. C'est un milieu absurde, fait de douleur réprimée et de censures quotidiennes. Mais nous ne pouvons mesurer ce degré d'absurdité car tels des reptiles de marais nous ne connaissons que ce monde, et le marais est pour nous la normalité. En conséquence nous sommes capables de métaboliser d'incroyables doses de tristesse en les assimilant au juste cours des choses : le soupçon que cela puisse cacher des plaies et penser des fractures à réparer ne nous effleure pas. "

Posté par Gambadou à 08:21 - Commentaires […] - Permalien [#]

Tags: adolescence, parcours de vie, apprentissage

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