Le cycliste de Tchernobyl, de Sebastiàn Javier

 parution 09/2013 - 203 p - traduit de l'espagnol

RENTRÉE LITTÉRAIRE 2013 2eme lecture- Lu grâce à la libraire Dialogues

Plusieurs histoires se télescopent avec pour toile de fond la catastrophe de Tchernobyl, mais toutes se retrouvent autour de la vie de Vassili Nesterenko, physicien nucléaire.

Un peu d'histoire : Vassili Nesterenko a participé au lancement des premiers satellites Spoutnik avant de devenir directeur de l'Institut de l'énergie nucléaire de l'Académie des sciences de Biélorussie.

Sa vie bascule le 26 avril 1986, après l'explosion du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl. Il survolera les réacteurs pour prendre les décisions concernant la façon de limiter les fuites. Mais surtout, il sera un des premiers à avoir essayé d'alerter l'opinion publique internationale sur les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl.

Il décide de mettre son savoir au service des populations les plus menacées par les effets de la radioactivité. Avec quelques collaborateurs, il crée l'institut BELRAD le 27 avril 2001. Cet institut à pour mission de relever les niveaux de contamination qui affectent les populations le plus touchées, avec une priorité pour les enfants. A cette fin, Vassili Nesterenko sillonne les zones contaminées malgré les menaces qui lui sont adressées.

Le pouvoir russe et les organisations internationales, au premier rang desquels l'AIEA, l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, officiellement saisie par le pouvoir soviétique pour évaluer la situation, et même l'OMS, minimisent l'impact de la catastrophe et combattent ce réseau de scientifiques "rebelles".

Inlassablement, jusqu'à son décès en 2008, Vassili Nesterenko n'aura de cesse de parler au nom des victimes.

Dans ce roman, on retrouve non seulement le physicien traqué par le pouvoir russe qui veut le faire taire, mais aussi les habitants de Pripriat, ville fantôme aux abords de Tchernobyl. Ces hommes et femmes sont revenus dans la zone interdite pour différents raisons et y vivent un semblant de vie, essayant de reformer une communauté humaine. Et puis, au détour d'un paragraphe, apparaît des témoignages d'irradiés, des données techniques sur les recommandations et conclusions des différents comités européens ou internationaux sur les radiations … 

Pour faire le lien entre toutes ces histoires, un fil conducteur : la prise de conscience d'un délégué commercial espagnol qui va être malgré lui pris dans la tourmente de Vassili. 

Alors qu'il y a plein d'histoires qui s'imbriquent, on ne se sent pas du tout perdu. Au contraire, on suit l'histoire de ce physicien quasiment comme un thriller. Les données nous permettant de tout comprendre nous sont distillées par petite touche, avec beaucoup de maîtrise.

J'ai été passionnée par le sujet très contemporain, par l'écriture fluide, et par la façon dont l'histoire nous apparaît petit à petit.

Un très bon livre, une belle prise de conscience.

Comments

[Thuriféraire]

le problème de ce roman documentaire c'est justement sa partie documentaire assez fouillée mais néanmoins manipulatrice et partisane, la partie fictionnelle, elle, est interessante, haletante, bouleversante.. Mais le sujet est trop grave, comme le dit si bien Gaulois, pour être traité de cette manière et intégrée dans la partie fiction Florence RAPPO

[Gaulois]

A défaut d’être d’accord avec l’ensemble des commentateurs qui, naïvement et sans doute par manque d’informations, font l’éloge de ce roman. il est toujours possible d’échanger des informations qui peuvent recaler la réalité.



Mauvais roman qui met en scène sans respect des personnages ayant existé et qui ont tout fait pour que la vérité éclate sur les mensonges liés à la catastrophe de Tchernobyl. Ce livre est du pain bénit pour les promoteurs du nucléaire.

Pour le moins, l’auteur aurait pu se donner la peine de prendre des noms d’emprunt au lieu de salir la mémoire de Nesterenko, entre autres.

J’ai rencontré Vassili Nesterenko à Genève au printemps 2008, donc peu de temps avant sa disparition. Je peux vous assurer qu’il ne mérite absolument pas cette caricature qu’en a fait le " Cycliste de Tchernobyl ". Son fils Alexei Nesterenko continue la lutte pour venir en aide aux millions de victimes de cette catastrophe. Il n'est pas certain qu'il apprécie un tel galvaudage.

Sebastiàn Javier peut s'attendre à de sévères critiques venant de personnalités ayant Côtoyé Vassili Nesterenko, dans la recherche de la vérité sur les véritables conséquences de la catastrophe.

Ce n’est pas en décalage de préciser que le nombre de victimes de Tchernobyl décédées atteint le million de personnes ( Académie des sciences de New-York : http://www.chernobyl-day.org/article/tchernobyl-consequences-de-la )

Tchernobyl, Fukushima, le sujet est bien trop sérieux pour être caricaturé.

Le mélange des genres est ici de très mauvais goût.

[Kikine]

Je suis très sensible aux histoires autour de Tchernobyl. Je note donc avec intérêt surtout si tu as aimé !

[Antigone1]

Très tentant ! Je note. ;)

[Gambadou]

@ Manika : ah, je ne connais pas, je vais aller jeter un coup d'oeil !

[Manika]

J'ai beaucoup aimé "la nuit tombée " d'Antoine Choplin ... alors je pense que celui là me plairait aussi ! merci pour cet avis

[Alex mot a mots]

Un roman qui a l'air bien écrit. Mais un titre qui fait peur, je trouve.

[sylire]

Ca a l'air assez pointu, mais passionnant !

[aifelle1]

Après ce que j'ai lu ou vu sur Tchernobyl, ce serait un bon complément.

[clara]

Oh que c'est tentant !