parution 08/2013 - 155 p
Au vu des très bonnes critiques glanées sur vos blogs, j'avais très envie de lire ce livre. J'ai donc glissé discrètement une suggestion d'achat à mon groupe de lecture ... et l'une d'entre nous s'est empressée de se rendre à la librairie !
Me voici donc tranquillement installée près de la cheminée pendant le week-end prolongé du 11 novembre.
Au début, j'ai été un peu déstabilisée par l'écriture polyphonique et du coup j'ai eu peur d'être déçue. Quand on attend trop d'un livre... et puis je suis rentrée dans le sujet et j'ai été happée.
Trois chapitres, deux histoires qui se recoupent :
- Premier chapitre : on suit les pensées d'une famille pauvre noire en 2010. C'est l'été. Tous les jours ils partent pique-niquer au bord de la rivière pour se rafraîchir. Malgré l'élection d'un président noir, la population de couleur est toujours stigmatisée et vu comme des voleurs et dealers en puissance. "...immatriculés coupables, coupables de je ne sais quoi, de rien ou de choses graves. Les flics ont des pensées automatiques et ils nous ont contaminés. Dès que les poils et les muscles poussent chez nos garçons, on se met à avoir peur, peur d'eux, peur des autres. Ils le sentent."
-Deuxième chapitre : On retrouve la grand-mère de cette même famille quand elle était enfant en 1949. Les noirs commencent à avoir le droit de partager le même bus, d'aller dans les mêmes restaurants que les blancs, mais ils n'ont pas le droit d'acceder aux piscines municipales. Pourtant, légalement, rien ne les en empêche.
- Troisième chapitre : on repart en 2010, ou l'éclairage des évènements de 1949 permettent de comprendre le drame qui s'y passe.
C'est comme une longue mélopée, une supplique. Il y a des prières poignantes : celle de la grand-mère qui supplie silencieusement son petit fils de ne pas tomber dans la délinquance comme les autres s'y attendent, celle du sauveteur qui n'en peut plus d'entendre des inepties racistes quand il tient un enfant noir dans les bras ...
Un très beau texte fort. Une prise de conscience du racisme toujours présent malgré l'évolution depuis les années 60.
Merci à Clara, Sylire et tous ceux qui par leurs critiques m'ont donné envie de lire ce livre.