Lumières-de-Pointe-Noire parution 01/2013 - 281 p.

L'auteur revient sur sa ville d'enfance après 23 ans d'absence. Il nous livre ses impressions.

C'est un hommage à son enfance, à sa mère morte pendant son absence et pour laquelle il n'est pas revenu pour l'enterrement, à sa nombreuse famille qui vient le voir et à qui il faut donner de l'argent...

Beaucoup de force dans ce récit et une très belle écriture. Les personnages sont haut en couleur (la mère qui fait semblant de savoir lire mais tient son journal à l'envers, le père si fière de sa place de réceptionniste à l'hôtel, la tante qui prépare inlassablement des marmites de nourriture pour les enfants du quartier, le cinéma Rex...).

Une vision très actuelle et intimiste du Congo, mais aussi une vision de l'Afrique traditionnelle avec ses croyances. Un très beau récit d'atmosphère.

Extrait : "Je fais intérieurement le compte : je suis revenu dans cette ville dix-sept ans après la mort de ma mère, sept ans après celle de mon père et vingt-trois ans après mon départ pour la France. Pourtant je n'ai pas vu le temps passer. Je ne suis qu'une cigogne noire dont la durée des pérégrinations dépasse maintenant l'espérance de vie. Je me suis arrêté au bord du ruisseau des origines, le pas suspendu, dans l'espoir d'immobiliser le cours d'une existence agitée par ces myriades de feuilles détachées de l'arbre généalogique.
Même démantibulée, mangée par son extension anarchique, je cherche des raisons d'aimer cette ville. Vieille amante, fidèle à l'instar du chien d'Ulysse, elle me tend ses longs bras avachis, me montre jour après jour la profondeur de ses lésions comme si je pouvais les cautériser d'un coup de baguette magique.