J'avais eu un coup de coeur pour "le vase ou meurt cette verveine", alors quand j'ai vu que l'auteure sortait un nouveau livre en ce temps de rentrée littéraire, je me suis précipitée chez mon libraire.
Trois amis partagent un appartement à Toulouse. Il y a Kader qui a fait des études dans l'espoir d'être conseiller en économie familiale mais qui est obligé de travailler dans le bâtiment en intérim pour vivre. Il est secrètement amoureux de Juliette, jeune femme orpheline un peu perdue, qui travaille dans une maison de retraite. Et puis il y a Claire, amie d'enfance de Juliette, qui joue du violoncelle et gagne sa vie en faisant des ménages.
Même si ils se cherchent et que leur avenir n'est pas rose, ils ont trouvé dans cette collocation une stabilité, recréant une sorte de cellule familiale.
Mais peut-on vivre dans une sorte de cocon et oublier la solitude du voisin, l'agressivité de certains hommes, le racisme ? La violence du monde va venir exploser leur équilibre.
Il y a beaucoup de force dans l'écriture. Le rythme est soutenu, le vocabulaire moderne. Certains passages sont assez crus.
Par contre je n'ai pas vraiment ressenti d'empathie pour ces jeunes, peut-être parce qu'ils ont un peu baissé les bras, parce qu'ils n'ont pas de passion. Leurs envies ont été écrasées par la société et le marasme est un peu trop sombre et lent dans le deuxième tiers du livre.
J'ai été emportée dans le troisième tiers, là où tout chavire. Les sensations, les émotions sont beaucoup plus vives, les obligeant à prendre des décisions et leur avenir en main.
Un bémol donc sur ce livre qui a de très bonnes critiques par ailleurs. Leiloona elle, est admirative, Hélène a un avis plus proche du mien.