L'oeil du prince, de Deghelt Frédérique
J'ai accepté de recevoir cette ouvrage des éditions "J'ai lu" parce que j'avais beaucoup aimé un des précédents romans de l'auteure "la grand-mère de Jade". J'ai retrouvé avec plaisir son écriture ciselée.
Cinq écrits, cinq personnages qui se croisent, cinq époques, cinq lieux :
1989 : Cannes - Mélodie est une jeune fille de 17 ans, née dans la bourgeoisie cannoise, avec des parents qui ne pensent qu'en terme de relations, "garden party" ou argent. Elle ne s'entend pas du tout avec eux qu'elle trouve superficiels et mesquins. Elle a l'impression de ne pas être née dans la bonne famille.
C'est peut-être le récit que j'ai préféré, cette recherche de soi, cette liberté nouvelle.
"Je me sens tellement mieux depuis que j'ai arrêté de penser que je serai toute ma vie condamnée, consternée, et docile par obligation. Le monde me parait grand désormais, et les moyens pour le parcourir infinis."
"Je suis fille unique, leur unique désarroi, leur seul projet d'abandon"
1964 : Etats-Unis - Yann vient de vivre un traumatisme avec la mort de sa jeune femme enceinte. Il essaye de reprendre pied dans la vie.
1918 : France - Une jeune femme et un jeune homme faisant partie de la résistance échangent des courriers. Une relation va naître.
1980 : San Fransisco - Benoît vit la fin de son amour, la séparation.
2015 : Anna a 71 ans. Elle revient sur sa vie, le mystère de sa naissance, ses amours ... C'est dans ce récit qu'il y a le plus de résonance avec les autres personnages, que tout se mêle.
Rien de bien nouveau dans ce schéma de personnages qui se croisent, c'est vrai, mais une écriture subtile et poétique, des hommes et des femmes souvent attachants qui ont comme point commun de chercher un sens à leur vie. J'avais hâte de retrouver ma lecture et d'essayer de deviner qui était le protagoniste par rapport à l'arbre généalogique qui se trouve en début de roman.
J'ai passé un très bon moment de lecture, même si ce livre ne me restera pas forcément longtemps en mémoire (les récits séparés ne permettent pas de vraiment développer une histoire).
Canel n'a pas aimé, Sandrine, au contraire, a apprécié la polyphonie de ce roman.