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le blog des fanas de livres
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16 novembre 2014

Sigmaringen, de Assouline Pierre

sigmaringen parution 02/2014 - 359 p.

J'aime les romans historiques, et j'ai été très intéressée par celui-ci qui m'a fait découvrir tout un pan de l'histoire que je ne connaissais pas du tout.

En septembre 1944, le gouvernement de Vichy fut "exilé" par les Allemands dans un château en Allemagne appartenant aux princes de Hohenzollern, à Sigmaringen. Ce lieu est devenu alors une enclave française. Arrive donc le maréchal Pétain, le président Laval, leurs ministres et des miliciens. Dans le village, au pied du château, environ deux mille civils français ont suivi le mouvement, dont l'écrivain-médecin Céline.

Le maréchal Pétain a tout de suite déclaré qu'il se considérait comme prisonnier et ne gouvernerait pas. Une commission gouvernementale se met en place, dirigé par Fernand de Brinon avec les ministres "actifs".

C'est le majordome du château qui nous parle. Son maître lui a demandé de rester à son poste, de servir loyalement les Français de Vichy et de veiller sur le château. Julius n'est pas porté sur la politique, n'éprouve pas de curiosité à leur égard, garde sa réserve comme tout bon majordome. Il est aidé par le personnel allemand qui est resté à son poste, et par Jeanne Wolfermann, intendante arrivée avec Pétain, qui prend en charge le personnel domestique français.

Il nous décrit donc de manière assez extérieure les rumeurs, les jalousies, les tensions, les réunions de travail, les ambitions des uns ... toute l'organisation de cette petite France qui garde l'espoir d'une victoire Allemande. 

C'est une lecture très dense, il y a beaucoup de personnages et parfois je m'y suis un peu perdue. J'ai trouvé ce regard extérieur du majordome assez intéressant. On ressent bien le côté désuet et complètement "à l'ouest" d'une telle situation. Son seul but et que tout se passe bien, que le menu soit bien imprimé tous les jours même si il n'y a que des topinambours, que l'argenterie soit faite et qu'il ne manque aucune petite fourchette dans le service, alors qu'autour les alliés progressent, la guerre fait rage, les civils ont faim et les exécutions sommaires sont légion.

Petite et grande histoire se mêlent dans ce roman qui m'a fait découvrir ce monde de collaborateurs en fin de grâce.

Un bon roman historique très bien écrit qui demande un peu de temps et de concentration.

Extrait : "A l'entendre, ma conception de l'obéissance relevait d'une pathologie. Elle ne comprenait pas, elle ne pouvait pas comprendre que chez nous, dès lors qu'on endosse un uniforme, on se croit délesté d'une certaine responsabilité. On n'a plus à décider. On fait une croix sur l'imagination. On s'estime dispensé de penser. On revêt l'autodiscipline comme une seconde peau. On obéit, que l'uniforme soit celui d'un soldat, d'un officier, d'un postier, d'un pompier ou d'un maître d'hôtel. Sous l'uniforme, obéissance fait vertu."

 

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Commentaires
A
Le nombre de pages et l'aspect historique me rebute un peu. Peut-être pour cet été.
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M
J'avais vu Pierre Assouline présenté ce titre à la grande librairie mais malgré la passion qu'il y mettait il ne m'a pas tenté ! merci pour cet avis
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A
C'est un thème qui m'intéresse, Assouline se lit aisément, j'espère qu'il sera à la bibliothèque.
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S
Ah oui, tiens, il pourrait me plaire je crois...
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S
Moi qui aime tant les romans historiques je suis très très tentée par celui-ci, depuis sa sortie. Je ne doute pas de sa richesse, car Pierre Assouline connait bien ce contexte et le restitue toujours très bien.
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