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Et je prendrai tout ce qu'il y a à prendre, de Lapertot Céline
parution 01/2014 - 185 p.
Noté sur ma LAL depuis fort longtemps et offert par le père Noël. Chouette !
Charlotte a dix-sept ans. Maltraitée par son père depuis ses dix ans, elle a décidé d'en finir et l'a poignardé. Aujourd'hui, elle passe devant le juge. Incapable de s'exprimer, elle va passer les longues heures d'attentes à écrire son histoire dans un cahier d'écolier.
Elle va ainsi tenter de faire comprendre au juge comment elle a pu passer dix ans de maltraitance sans avoir rien dit, sans avoir accepté la main tendue du CPE ou de l'assistante sociale qui se doutait de quelque chose, sans avoir pu exprimer l'horreur de son quotidien à ses grands-parents qui la prenait parfois en vacances.
C'est ce silence qui est au coeur du roman. Bien sûr il y a les gestes de maltraitance, les coups, la chambre dans la cave, les chaînes aux pieds et la mère qui ne dit rien. Mais plus que cette brutalité physique, c'est l'aspect psychologique qui est mis en avant. Comment un père peut annihiler toute volonté chez sa victime, comment il peut créer un bâillon indestructible. C'est un homme pervers et intelligent qui sait souffler le chaud et le froid, un homme sadique et tout puissant.
L'écriture est sobre et digne. Chaque chapitre se termine par trois phrases tranchantes destinées au juge "L'indicible, l'innommable." Voilà ce que je vous écris, monsieur le juge. "Connaissez-vous cette peur si instinctive qu'elle en capture vos mots ?".
Un rythme qui maintient la tension sans pathos, une lecture qui ne laisse pas insensible.
Clara a eu l'impression de recevoir un uppercut,
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