La ballade d'Ali Baba, de Mavrikakis Catherine
Difficile de résumer un tel livre. D'abord parce que le récit n'est pas chronologique, qu'il se passe entre Montréal et Key West en passant par Alger, et qu'il mêle réel et fantastique.
C'est Erina qui nous parle. Elle a une cinquantaine d'années, vit à Montréal, est célibataire. Elle revient sur sa jeunesse, le comportement de son père qui les a laissé, ses soeurs et elle quand elles étaient petites, revenant de temps en temps pour quelques jours de vacances. Un père a qui elle en veut de son inconstance mais qu'elle aime profondément. Un père décédé il y a peu de temps et qu'elle va retrouver au coin d'une rue de Montréal.
C'est un hommage au père, figure fantasque et complexe. Un homme qui est né en Grèce, a grandit en Algérie où il a dû très tôt travailler pour aider sa mère, et a immigré aux Etats-Unis dans l'espoir d'une nouvelle vie.
L'écriture est très riche, très travaillée. Il m'a fallu plus d'une fois compulser mon dictionnaire ! Et l'histoire reste fluide malgré les aller-retour dans le temps et le côté "fantastique" avec la rencontre du père décédé. L'auteur mêle la description des paysages, des sentiments et des pensées avec brio.
Et pourtant ... je suis resté un peu en dehors de l'histoire. Il faut dire que l'ai lu à une période peu propice à la lecture.
Extrait : "J'avais à peine neuf ans. Mes soeurs en avaient six, le Nouvel An serait surprenant. La vie, grandiose... Mon père semblait tenir parole, jamais plus il ne nous laisserait, nous, ses petites chéries.
Dans le soleil pourpre du matin, je me cramponnais à mon petit sac de papier brun, rempli d'un dauphin rose dans un dôme de neige, preuve tangible de l'éternité des choses et du bonheur terrestre. Et je regardais mon père avec la plus grande des fiertés."