Dora Bruder, de Modiano Patrick

 parution 04/1997 - 146 p

Lu dans le cadre du blogoclub de Sylire et Lisa qui proposait de découvrir ce récent prix Nobel de littérature. 

Je m'étais dit que je ferais au préalable une enquête sur les blogs pour savoir quel titre choisir, et puis en passant à la bibliothèque j'ai découvert qu'il n'y en avait qu'un de libre. La quatrième de couverture m'a plu, hop, embarqué !

Ce n'est pas tout à fait un roman mais plus une enquête que fait l'auteur sur une jeune fille inconnue. Lisant de vieux journaux datant de fin décembre 1941, il tombe sur un encart demandant des informations sur une jeune fille de 15 ans en fugue, Dora Bruder.

Intrigué, il va remonter la vie de cette jeune fille. Il va essayer de comprendre ce qui l'a poussé à fuguer et ce qu'elle est devenu en revenant sur les lieux ou elle a vécu. Il apprend que Dora Bruder est la fille unique d'un couple de juifs d'origine autrichienne. Sans doute pour préserver leur fille, ils l'ont inscrite dans une école catholique où elle est pensionnaire. A force de recherche de documents officiels et d'archives, il va apprendre que les Bruder ont été déporté à Auschwitz dont ils ne sont pas revenus .

L'auteur se met lui même en scène avec ses recherches et ses déambulations dans Paris, mais aussi en reprenant des pans de sa vie avec son père, en nous parlant de sa propre fugue.

C'est comme un devoir de mémoire mélancolique. A travers la vie de cette jeune fille qui rêvait de liberté et qui n'a connu que l'étoile jaune et l'occupation on retrouve la vie de toutes ces personnes qui n'ont pas pu vivre leur vie.

Un bel hommage, une écriture sobre, peut-être un peu trop lente à mon goût.

Extrait : "Un père essaye de retrouver sa fille, signale sa disparition dans un commissariat, et un avis de recherche est publié dans un journal du soir. Mais ce père est lui-même "recherché". Des parents perdent la trace de leur enfant, et l'un d'eux disparaît à son tour, un 19 mars, comme si l'hiver de cette année-là séparait les gens les uns des autres, brouillait et effaçait leurs itinéraires, au point de jeter un doute sur leur existence. Et il n'y a aucun recours. Ceux-là même qui sont chargés de vous chercher et de vous retrouver établissent des fiches pour mieux vous faire disparaître ensuite - définitivement."

Comments

[Manika]

Il va vraiment falloir que je franchisse le pas avec cet auteur !

[claudialucia]

Certains (dont Jérome) disent que c'est son meilleur livre? J'ai l'impression que, avec l'herbe des nuits, j'ai lu la même histoire que toi mais à une époque différente.Peut-être ne faut-il pas essayer de lire un histoire avec Modiano?

[jerome]

Pour moi c'est clairement son meilleur. Tout Modiano est dans ce texte !

[denis]

C'est son livre que l'on dit être le meilleur.

Je viens de comprendre à une dizaine de livres lus de Modiano qu'il me lasse...

[Electra]

Suite à son prix Nobel, j'ai aussi cherché un livre que je pourrais apprécier et au vu du sujet, celui-ci me tentait mais les commentaires sur sa lenteur me rebutent. Un jour viendra.

[cristie]

Un auteur à découvrir pour moi !

[Alex-Mot-à-Mots]

Lu il y a des années, j'en garde un souvenir de lenteur, pire qu'une course d'escargots.

[val-m-les-livres]

Si je relis un Modiano, ce sera celui-ci mais après trois tentatives, je crois pouvoir dire que je ne suis pas vraiment faite pour sa plume.

[Jules se livre]

Les avis sont partagés, c'est intéressant de tous vous lire. Moi, j'ai abandonné.

[sylire]

On pourrait écrire un dictionnaire modianesque (il existe peut-être d'ailleurs). On y trouverait : lenteur, nostalgie, Paris, lieu, déambulations, romantique, recherche, existence, itinéraire, mémoire... Quelques mots piochés dans ton billet et que l'on retrouve dans tous les billets.

[hélène]

Il est certain que le rythme est lent, il faut tomber sous le charme...

[aifelle1]

Celui-là, je n'arrive pas à me souvenir si je l'ai lu ou pas !

[ennapapillon]

C'est le premier titre de Modiano que j'ai découvert et j'ai été très touchée. C'est vrai qu'il y a une certaine lenteur, comme s'il nous racontait une histoire au fil de ses déambulations.