Les Escales de Binic

Samedi 26, j'ai passé la journée avec Sylire aux Escales de Binic. Un petit salon du livre à taille humaine, avec des très bons auteurs facilement accessibles. Une super journée.

Tout d'abord nous sommes arrivées vers 11h30 pendant le pot de remise des prix d'un concours de nouvelles... le salon n'ouvrait en fait qu'à 14 heures .... bon ... on ne savait pas trop si on pouvait s'incruster ... quand Fabienne Juhel est arrivée vers Sylire, à commencé à discuter, et nous a dit qu'elle ne pouvait pas boire si on n'avait pas de verres ... on a donc trinqué "aux livres" ! 

Brigitte Giraud s'est ensuite intégrée dans le groupe ... discussion sur les livres, les prix, les salons, un peu les blogs aussi.

Nous les avons quittées pour un déjeuner dans un resto très sympa. On a réussi à (presque) passer entre les gouttes pour une petite balade digestive vers la mer avant de reprendre le chemin du salon.

Premier arrêt devant Alexandre Seurat et son livre "la maladroite" que j'ai vu beaucoup sur les blogs. Discussion sur le livre, sur les signalements, sur les métiers d'éducateurs ou de professeurs... et achat du livre.

Deuxième arrêt devant Angélique Villeneuve. Heureuse d'enfin la connaître "en vrai". Nous avons un peu parlé de "fleurs d'hiver" qui est un de mes énormes coups de coeur. Son dernier livre sur le deuil d'un enfant me fait un peu peur. On en discute. Sylire m'assure que son livre est positif et lumineux ... je me laisse tenter par "nuit de septembre" mais aussi par "un territoire", coup de coeur pour Sylire.

Troisième arrêt pour sa voisine, Valentine Goby. Sylire lui dit qu'elle a beaucoup aimé son livre "baume" en livre audio, lu par l'auteur. Du coup discussion sur les livres audio, sur l'importance du lecteur. Valentine Goby a parfois été déçue par l'enregistrement de ses livres et par des acteurs qui prenaient des initiatives et qui s'éloignaient de son texte. Bon, du coup j'ai acheté "Baume" en livre papier ! 

Dernier arrêt devant Michele Lesbre, autant pour l'auteure que pour la maison d'édition (Sabine Wespieser) que j'aime beaucoup. Et achat de son dernier livre "Chemins", un de ses livres les plus autobiographique.

Et pendant ce temps là, Sylire n'avait acheté qu'un seul livre, mais c'est elle qui me tentait à chaque stand ! 

Nous sommes ensuite allé écouter une table ronde sur le thème de "l'écriture, témoignage salvateur" et là je me suis aperçue que, par hasard, j'avais acheté les trois livres des trois auteurs présents !

- Valentine Goby pour "baume" récit qui évoque son enfance à Grasse dans l'univers du parfum et qui s'imbrique avec la relation difficile avec son père. Le spectre olfactif imprègne le livre. L'écriture et la littérature a été pour elle un refuge qui lui a permis de sortir de cette généalogie de parfumeur la tête haute.

- Alexandre Seurat pour "la maladroite" . L'auteur a été hanté par l'histoire de Marina qui a été maltraitée à mort en 2012 en Sarthe alors que des signalements avaient eu lieu. Pour lui l'écriture est souvent une réaction à un choc. La forme chorale s'est imposée avec les matériaux du procès qu'il utilisait. Le part romanesque vient du fait de se mettre à la place de ces personnes avec la plus grande pudeur possible. Le procès est un acte de parole sur un fait indicible, comme le roman. L'écriture est aussi une procédure d'explication sur ce qui s'est passé, sans envie de "descendre" les institutions. Une nécessité, pas de "guérison" mais une envie de transmettre le choc qu'il avait reçu en lisant les articles sur cette affaire.

- Angélique Villeneuve pour "nuit de septembre".

"L'écriture de ce texte est sûrement un baume mais je ne l'ai pas écrit que pour moi, mais aussi et surtout pour le lecteur. Pour que le baume transparaisse et coule aussi sur le lecteur. J'écris sur des femmes ordinaires qui répondent à des histoires extraordinaires qui cherchent la lumière dans le noir. Qui tiennent debout. Mon travail d'écriture va vers la lumière."

L'interviewer à insisté sur la force du livre et son côté positif, ce qui est aussi le cas de Sylire . Angelique lui a dit qu'elle été ennuyée de voir que son livre faisait peur alors que pour elle c'est un livre lumineux . 

         

Pour conclure, l'interviewer a demandé aux auteurs "Est ce que écrire est une thérapie, est ce que ça soulage ?"

Valentine Goby  - "J'écris pour me relier. Pour savoir comment j'appartiens à cette humanité"

Angélique Villeneuve "Je pense que j'écris pour voir ce qu'il y a à l'intérieur de moi. Et en fait il y a plein de corps partagés . L'écriture thérapeutique est un peu réducteur."

         

Waouu, j'étais encore plus contente d'avoir acheté les trois livres à la sortie de la table ronde !

          

Allez, encore un petit tour de salon pour acheter en poche un livre de Brigitte Giraud "avoir un corps" que je n'ai pas lu et enfin pour aller voir Didier Daeninckx qui m'avait fait envie quand il avait parlé d'un de ses derniers livres où il parle de Paul Eluard à une époque ou il s'était réfugié dans un asile de fou en Lozère pour échapper aux allemands,. Non seulement cet asile a été pour de nombreux résistants ou juifs un lieu de protection, mais c'était aussi un endroit où les patients étaient traités avec des méthodes douces, de l'art-thérapie ...  J'ai donc acheté "Caché dans la maison des fous"

Et me voici donc avec 7 livres en plus sur ma PAL, et je suis hyper contente !!!!

Pour finir, on a été écouter  Fabienne Juhel nous parler de ses livres, de son écriture. Elle nous a fait remarquer qu'une constante dans ses livres est de voir comment l'homme est capable de trouver sa rédemption malgré le mal qui est en lui. 

Elle nous a lu un passage de son livre "la chaise numéro 14". Très beau texte.

Allez, c'était l'heure de se quitter. Un petit thé pour la route et pour la dernière discussion, et voilà une route pluvieuse de retour mais avec un bon livre audio et la joie de toutes ses lectures à venir.

Une très bonne journée.