Samedi 14 mai, Sylire m'a entraîné au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo (euh, elle n'a pas eu beaucoup à insister !).
J'y avais été il y a plus de dix ans mais n'y était pas retourné depuis, ayant été un peu déroutée à l'époque par le monde et la queue à toutes les rencontres.
Nous nous sommes retrouvées à Rennes samedi matin, TER puis petite marche jusqu'au festival. Grâce à Françoise qui avait passé deux places gratuites à Sylire, on a pu squeezzer la queue pour prendre directement notre bracelet-pass. Merci Françoise !
Tout d'abord petit tour du salon littéraire sans trop de monde. Il faut dire qu'il y avait peu d'auteurs présents pour les dédicaces. Dans les allées, nous avons croisé Yaneck qui partait vers le coin BD.
Après avoir vu une très belle exposition des planches originales de Emmanuel Lepage, nous sommes allées manger tranquillement notre sandwich dans le coin "café littéraire". Nous avons trouvé une petite table juste en face de l'estrade et nous avons donc attendu en potassant notre programme.
Après cette petite pause papotages et un aperçu musical de tradition kurde du groupe Nishtiman nous sommes entrées dans le vif du sujet avec la remise du prix littérature monde .
Étaient présents certains membres du jury : Paule Constant, Dany Laferrière, Nancy Huston, Alain Magnan, Ananda Devi (présidente). Deux prix ont été remis : le prix monde langue française à Makenzy Orcel pour "l'ombre animale", sorte de discours intérieur entre rêve et réalité et le prix monde en langue étrangère à Ondjaki pour "les transparents".
On a ensuite écouté une conférence sur "Le souffle de l'histoire "où on a été bercée par la voix américaine de Bob Shacochis, la voix espagnole de Leonardo Padura et celle française de Mathias Enard.
Pour ne pas finir par s'endormir sur nos sièges, on a décidé de changer de salle pour aller écouter Colum McCann, mais on a été refoulée - trop de monde ! Du coup on a fait un tour à l'exposition des planches originales de la BD "Abélard" de Dillies et Hautières.
On est ensuite parti intra muros sous le soleil qui s'était levé pour une conférence sur la "non fiction ".
Et qui était assise à côté de nous ?
Papillon qui a reconnu Sylire et que j'ai eu le plaisir de rencontrer pour la première fois
A la conférence sur la "non fiction", nous avons pu écouter Jean-Pauk Kauffmann pour son livre "outre terre" où il raconte 4 jours de voyages avec sa famille en Russie sur les pas de la bataille d'Eylau. A la fois histoire, roman, autobiographie, document ... Il y avait aussi Rana Dasgupta pour "Capitale", un livre qui se passe dans la chaleur de Dehli où il a vécu. En parlant des ouvrages de non-fiction il nous a dit "Il est difficile de concevoir des romans aussi grandiose que le monde les conçoit." Enfin il y avait Ted Conover qui lui, est parti sur l'histoire des Hobos, ces voyageurs libres qui traversent l'Amérique comme des Sdf. Il a suivi leurs pas, en essayant de vivre comme eux. Son livre mélange les genres de roman d'aventure, ethnographique, de mémoire, récit de voyage...
Le débat sur la non fiction était intéressant, savoir que tout est fiction à partir du moment où l'on raconte et sur l'idée que les faits sont réels mais l'écriture est créative et prend en compte le plaisir des lecteurs.
Ensuite nous avons été écouter
Yspaddaden qui animait une rencontre sur "le nom du monde est magie ". La fraîcheur de La Chapelle où avait lieu la rencontre nous a réveillé, et avant d'écouter une auteure anglaise, un auteur haïtien et Carole Martinez parler des mondes merveilleux qui côtoient le réel, nous avons pu un peu parler avec Ys.
Un dernier tour au salon littéraire pour boucler la boucle... là encore peu d'auteurs en dédicace... et retour à la maison (un peu mouvementé, ma covoitureuse m'ayant posé un lapin) mais tout est bien qui finit bien.
Une journée intéressante de par les rencontres avec les bloggeurs, le partage avec Sylire, la découverte de nouveaux auteurs, la beauté du site ... mais la même impression qu'il y a une dizaine d'années : un festival un peu trop grand pour moi, avec énormément de monde et du coup une approche des auteurs à distance, loin de nos discussions « amicales » et de nos réels échanges au salon de Rennes ou de Binic.