les rêveurs

Ce livre tourne dans mon groupe de lecture avec des avis mitigés, ce qui ne me donnait pas trop envie de l'emprunter. Mais une bonne critique de Sylire m'a fait changer d'avis.

Isabelle Carré revient sur sa famille. Tout d'abord l'enfance de sa mère qui s'est retrouvée enceinte très jeune d'un homme qui n'était pas prêt à être père et ne souhaitait pas reconnaître l'enfant. Ce désarroi va bien sûr énormément compter dans la construction de sa mère. Son père aussi porte des fêlures qui vont se révéler au fil des ans. 

 En lisant ce livre, j'ai essayé de mettre de côté l'actrice qui l'a écrit, pour éviter le côté voyeurisme qui me gêne et ne garder que l'histoire d'une famille pas tout à fait comme les autres.

Il y a de la dérision et de la gravité, de la légèreté et de la douleur, de la tendresse et de l'amour. Toute une fragilité que l'on retrouve dans l'écriture. Un livre qui ne me restera pas forcément en mémoire, mais un bon moment de lecture.

Extrait : "J'ai préféré l'imaginer comme je l'ai fait tout au long de ce récit, comme nous le faisons sans cesse avec nos souvenirs, nous accrochant à eux, à quelques faits concrets, solides, incontestables, pour combler ensuite les trous, des pans entiers de notre histoire, les chapitres qui se sont effacés, ceux que nous avons pris soin d'enfouir, et les féconder de notre imaginaire. Je n'ai questionné personne, j'ai seulement raconté ce que je savais, et le reste, je l'ai inventé. Parfois je tombais juste, souvent sans doute à côté, mais c'est ainsi que je me rapprochais d'eux, en les laissant vivre en moi."