asta

Au début des années 50, en Islande, Sigvaldi et Helga vivent une passion amoureuse et Ásta en est le fruit. Mais la suite de leur histoire est chaotique et Helga, rêvant d'une vie d'actrice loin de la vie de femme de peintre en bâtiment que Sigvaldi lui propose, va abandonner cette vie et ses filles.

Ásta va être élevée par une nounou aimante mais va garder des séquelles dues au départ de sa mère, à la démission de son père, à la perte de sa sœur.

Plusieurs intervenants vont petit à petit nous dévoiler des pans de sa vie  :

  • son père, Sigvaldi qui, allongé par terre à la suite d'un accident, raconte à une femme venue auprès de lui les manquements de ses relations avec sa fille ;

  • Ásta elle-même qui écrit des lettres à un amour perdu ;

  • Un narrateur, écrivain, isolé loin de Reykjavík.

On est un peu perdu au départ, on ne comprend pas où l'auteur veut nous amener, on est désorienté entre les différentes époques, puis toutes les pièces du puzzle s’emboîtent, bien que des mystères restent jusqu'aux pages finales.

C'est un livre sur une histoire familiale, mais aussi sur l'Islande, sa beauté et sa rudesse, sur l'amour, l'abandon, le bonheur.

Il faut s'accrocher au début, ne pas abandonner. L'écriture est fluide est certains passages sont de toute beauté (les nombreux post-it qui parsèment mon livre en sont la preuve). Mais il y a aussi des moments un peu lent.

Un livre déroutant et dense qu'il faut prendre le temps de lire et savourer.

Extraits:

"[...] ma bibliothèque, qui compte quelques milliers de livres, est presque entièrement rangée dans des cartons où elle m'attend depuis bientôt un an. [...] Mais j'ai éprouvé un sentiment particulier en fouillant ces caisses. Certains livres en sortaient comme de vieilles connaissances qu'on a accumulé au fil des ans, des amis avec qui on aimerait s'asseoir et passer un moment. D'autres apparaissent comme autant d'inconnus qui ne m'attiraient que peu, ou même pas du tout. Je suppose qu'on devrait uniquement posséder les livres qui nous parlent intimement, ceux qui nous concernent vraiment."

"Ce n'est pas toujours facile de dire les choses importantes dans sa langue maternelle, une langue dont on connaît chaque nuance, chaque meuble, chaque objet, chaque touffe d'herbe, chaque tonalité. Il est parfois presque insurmontable d'évoquer les choses les plus intimes, celles qui reposent au fond du coeur, voilà pourquoi il est délicieux de connaître une langue étrangère. De préférence très lointaine, éventuellement venue d'une autre galaxie..."