Une amie de mon groupe de lecture a acheté ce livre après le passage de l'auteure à la grande libraire.
Une femme approche de la quarantaine. Elle a deux enfants de 7 et 15 ans, un métier, un belle appartement à Paris, une maison de vacances et un mari aimant. Mais un mari qui a dérapé sept ans auparavant en se mettant à insulter sa femme régulièrement. Des mots violents qui l'ont touché, humilié et avili, la faisant tomber en dépression. Mais à l'époque Aurélien a suivi une psychothérapie et le calme est revenu dans le couple. Sept ans plus tard, voilà la violence verbal qui reprend, devant les enfants.
On suit la folie destructrice de cet homme, qui se rend compte que son comportement n'est pas adapté mais qui n'arrive pas à se canaliser.
Une violence des mots dont on parle moins que la violence physique, mais qui fait tout aussi mal, non seulement à la mère mais aussi aux enfants qui subissent. Et cette mère va devoir faire un choix, va devoir trancher entre rester ou partir.
Je suis resté aux abords du texte, peut-être à cause de cette narration à la deuxième personne du singulier, ou bien parcequ'elle met beaucoup de temps à prendre sa décision ce qui m'a parfois donné l'impression de tourner en rond.
Peut-être aussi voulais-je me protéger. J'ai vécu une année assez difficile en 2017 avec un mari dépressif et des remarques acerbes, une envie de rentrer le plus tard possible le soir, faire le dos rond pour protéger les enfants, continuer à aimer et pardonner à cause de la maladie tout en s'aperçevant que ce n'est pas possible de continuer comme ça. Alors peut-être que je suis aussi restée en dehors de l'histoire pour ne pas revivre ces instants, même si la violence du roman est bien plus importante que ce que j'ai vécu.
Extrait : "Il canalisait enfin ses colères. Alors tu as cru que vous vous étiez définitivement débarrassés de la violence, que vous l'aviez bannie pour toujours de votre existence. Tu ignorais qu'on ne réussit jamais vraiment à s'en dépêtrer. Tu ne savais pas qu'elle peut se mettre en veilleuse, en sourdine, se planquer dans un coin de la maison, rester tapie dans l'ombre ou sous le paillasson pour mieux ressurgir le moment venu, et nous sauter dessus lorsqu'on s'y attend le moins. Aujourd'hui, tu repenses à cette expression à la con, que Marie n'a pas osé te sortir quand tout a commencé à dérailler : quand on la chasse par la porte, elle revient par la fenêtre."