chien loup

Un livre qui tourne dans mon groupe de lecture avec de bons avis, j'avais donc hâte de le lire.

Lise, ancienne actrice, rêve de vacances au calme, loin de tout. Elle pense avoir trouvé le bon endroit avec cette maison proposée à la location située en haut d'une colline dans les Causses du Quercy. Pas de voisins, pas de réseau. Franck, son mari, réalisateur, est un peu désemparé par ce choix mais la suit.

Un siècle auparavant, pendant la première guerre mondiale, une autre histoire a eu lieu dans cet endroit considéré comme maudit par les gens du village. Les hommes étaient partis à la guerre, et c'est un dompteur allemand fuyant les combats qui va s'installer dans cette maison avec l'idée de sauver ses huit lions et tigres. Une fuite, des peurs, un amour ...

Les deux histoires se croisent de manière alternative à chaque chapitre.

D'un côté un couple en prise avec la nature qui revient au fondamentaux, elle qui se sent libérée, lui qui se sent vulnérable et qui est confronté à son côté bestial et à sa peur. De l'autre un homme face aux peurs des autres, qui travaille avec des animaux sauvages et qui rencontre une femme qui s'ouvre à ses désirs.

On peu retrouver beaucoup de thèmes dans ce roman : la solitude, les croyances, la bestialité, la rivalité, l'amour, les guerres intestines. ...

J'ai aimé les descriptions de la nature : on ressent la chaleur étouffante, le silence de la nuit, les angoisses face à des bruits inconnus, et j'ai ri devant la  la vision de ces jeunes parisiens qui font une randonnée mais qui sont perdus parce qu'il n'y a pas de réseau et du coup ne savent pas combien de pas ils ont fait ou quel est leur rythme cardiaque.

Par contre j'ai été gênée par des redites, par le fait que, si des pistes sombres sont tracées tout au long de l'histoire, elles n'aboutissent pas à la fin et par le peu de lien entre les deux périodes, si ce n'est le lieu.

Une lecture en demi-teinte.

Extrait  : "Cette maison le plongeait non seulement dans un isolement radical, en haut des collines et loin de tout, mais elle le plaçait aussi en surplomb de sa propre vie, de lui même en quelque sorte. A une altitude propre aux tours de vigie, une position qui permet de voir d'où vient l'ennemi. Il se savait lié à elle par un pacte, comme si cette bâtisse et ce chien cherchaient depuis le début à lui révéler des choses sur lui-même. Là-haut, tout évoquait une forme de sérénité, de tranquillité immense, tout en étant au coeur d'une nature sauvage à la violence totale. Cet univers de collines boisées invitait à la paix, mais le chien l'avait éveillé à tous les réseaux de rivalités, les merles, les geais et les mésanges, elle-mêmes, tous ne chantaient que pour ce tenir à distance, dans ce no man's land tous les animaux s'épiaient et se surveillaient, avec l'inexorable arrière-pensée de savoir qui mangerait l'autre."