petite maman

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Stéphanie n'a que 15 ans quand elle accouche de Brenda. Seule avec sa mère, elle est parfois débordée par les pleurs de son enfant et reproduit les gestes de maltraitance qu'elle avait connue avec son père : brimades, pincements, gifles. Brenda adore sa mère, elle est au petit soin pour elle, prenant la place de la petite maman et acceptant les souffrances et les bleues. Les services sociaux et l'école font des signalements mais Brenda n'est pas une enfant battue, juste une enfant maltraitée et heureuse avec sa mère. Tout change lorsque celle-ci rencontre un nouveau compagnon père de son fils, un homme dur et violent qui va devenir son bourreau.

Donc, vous l'avez compris, ce n'est pas une BD joyeuse. En plus la tension monte en puissance tout au long de la lecture. Un seul soulagement : c'est Brenda qui raconte son histoire, signe qu'elle a survécu.

Elle est en thérapie avec un psychologue et revient sur son enfance. Il lui fait comprendre que les blessures psychologiques sont les plus longues à guérir, qu'elle a grandi avant l'âge en s'occupant de sa mère et de son frère, qu'elle n'est pas responsable de ce qui s'est passé. Cette thérapie a pour but que Brenda se pardonne et arrête de culpabiliser.

C'est dur, âpre. On souffre avec elle, on hurle des services sociaux qui ne peuvent rien faire car elle ne dit rien, mais on avance aussi vers la rédemption et l'acceptation.

Les dessins en bichromie sont assez réalistes. L'atmosphère à l'air douce alors que le quotidien de cette petite fille n'est que douleur.

A lire si vous avez le coeur bien accroché, en tout cas cette BD ne laisse pas indifférent.

Lu dans le cadre de la BD de la semaine que vous retrouvez cette semaine chez Moka