Ce roman graphique a été offert à fils n°1 par fille n°3 pour Noël, sur mes recommandations (et les vôtres !). J'ai donc attendu qu'il soit lu (et apprécié) par fiston avant de m'y mettre.
Il est tellement dense qu'il m'a fallu plus d'un mois pour le lire ! Dense par les dessins aux traits qui sont foisonnants, dense par l'histoire d'une enquête qui suit les méandres de la pensée d'une jeune fille, dense aussi par la culture à laquelle il fait référence : société, art, mythologie et histoire.
Karen est une jeune fille d'une dizaine d'années qui vit à Chicago dans les années 60 avec sa mère et son frère. Elle tient son journal intime sous forme de bloc de croquis. Fan de monstres et vampires (elle se représente elle-même sous forme de loup-garou) elle nous dépeint la société qui l'entoure, la misère, la sexualité et le racisme ambiant, mais aussi les musées et peintures que son frère lui fait découvrir. Lorsqu'une de ses voisines est retrouvée morte (suicide ou meurtre ?), Karen va enquêter sur cette femme que des monstres habitaient. On passe de Chicago à Berlin, des années 60 à la seconde guerre mondiale ...
Au delà de l'histoire, j'ai été estomaquée par les dessins. Et pourtant au début, quand j'ai vu les avis positifs et le prix reçu à Angoulème, j'étais dubitative car un peu perdue dans tous les dessins que je voyais. Et ça a été un gros coup de coeur. Tellement intéressant que j'ai mis beaucoup de temps à le lire, à m'attarder sur chaque page, regarder la mise en page si fluctuante et dynamique.
Une lecture intense, imaginative, vibrante et atypique.
Bravo !
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