Le roman débute en 1969 sur la découverte d'un cadavre, celui de Chase, jeune homme populaire. Meurtre ou accident ? Les policiers vont enquêter et se retrouver face à Kya, son amie.
Kya a dix ans dans les années 50 quand toute sa famille prend le large. Là voici seule, livrée à elle-même, dans une petite maison en bordure d'un marais en Caroline du Nord. Très attachée à la nature, elle va apprendre à survivre grâce à elle. La solitude ne lui pèse pas trop, jusqu'à ce qu'elle rencontre Tate, un jeune voisin qui va passer beaucoup de temps avec elle et qui va lui apprendre à lire et à écrire. Tate vit aussi près du marais et le comprend, contrairement à tous ceux qui vivent en dehors et ont des préjugés sur les habitants des marais, arriérés et sales. Après Tate, il y aura Chase, un jeune homme populaire, celui dont le cadavre est trouvé au début du roman.
L'histoire de Kya s'entremêle avec celle de l'enquête sur la mort de Chase. Avec son parcours atypique et sa vie dans les marais, elle est la coupable idéale.
La solitude est un des personnages principal de ce roman. Une solitude parfois voulue, souvent subie qui est entrecoupée de rencontres, de fuite, de pêche, de nature, d'art. C'est beau, fragile, fort, léger et puissant.
La nature, la faune et la flore font aussi partie intégrante de l'histoire. Une atmosphère sauvage et brute, qui peut-être bienveillante ou hostile, un milieu où naît l'art et la diversité.
Les personnages sont complexes, la nature omniprésente et le suspense tenu jusqu'à la fin.
Alors oui, c'est parfois un peu tiré par les cheveux, mais c'est une très belle lecture.
Extraits : "Presque tout ce qu’elle savait, elle l’avait appris de la nature. Du monde sauvage. La nature l’avait nourrie, instruite et protégée quand personne n’était là pour le faire."
"Pour Kya, il était suffisant de faire partie de cette suite naturelle d’événements, rythmée par la même régularité que les marées. Elle se sentait attachée à sa planète d’une façon que peu de gens connaissent. Elle était enracinée dans la terre. Elle lui devait la vie."
"Elle marchait telle une somnambule tandis que la lune émergeait nue de l’eau et escaladait les chênes de branche en branche. L’épaisse boue de la lagune était baignée de lumière, et des centaines de lucioles constellaient les bois. Vêtue d’une robe blanche de seconde main à la jupe bouffante, elle agita lentement les bras, et se mit à valser au chant des sauterelles et des grenouilles-léopards.”