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le blog des fanas de livres
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10 mars 2021

Des corps en silence de Valentine Goby

des corps en silence

J'aime beaucoup cette auteure et ses écrits souvent percutants, ce qui explique mon choix pour ce roman vu à la bibliothèque.

Deux destins de femmes s'entremêlent :

- celui d'Henriette en 1914. Remariée à Joseph, un député, elle vit avec lui une relation passionnelle et charnelle qui la change de la relation très "plan-plan" qu'elle a eu avec son premier mari. Elle aime être aimée de lui et se brise quand elle voit que Joseph a moins de désir pour elle.

- celui de Claire de nos jours, mariée à Alex et mère d'une petite fille de cinq ans, Kay. Elle ne ressent plus de désir pour son mari et décide de le quitter, mais ce départ la détruit.

Les deux femmes ont en commun un abyssal besoin d'amour qui est gangréné par la fin du désir. Pour Henriette cela vient de son mari, pour Claire cela vient d'elle. Elles sont toutes les deux "verticales au-dehors, effondrées au-dedans".

Chacune va vivre cette fin du désir amoureux de façon différente : l'une va tout faire pour le reconquérir, allant jusqu'au drame, l'autre va décider une rupture brutale qui l'anéantit.

Les phrases sont heurtées, avec beaucoup d'adjectifs et de virgules, une écriture pleine de violence retenue. Et même si cette écriture représente bien la vie chamboulée de ces femmes, j'ai été un peu désarçonnée par ces phrases si longues qu'il faut revenir dessus pour bien les comprendre.

Une lecture en demi-teinte.

Extraits :

"Ça y'est, elle s'arrête, la vie. Maintenant, le présent va s'étirer, infiniement, boucher l'horizon. Il y a eu le présent des baisers mouillés, qu'on aurait voulu prolonger en boucle, excluant toute autre temporalité que celle des lèvres collées, des langues liées, des caresses étendues, pas de borne au présent, son invasion totale en dessous au-dessus d'eux comme une terre, un ciel, jusqu'à former une coquille fermée, hermétique. C'est fini. Le présent est une mort lente, irréversible de l'amour, il suffit d'attendre, il se répand en flaque sale à leurs pieds, il s'évapore, bientôt il faudra apprendre à vivre autrement, l'espérance à sec, ce sera pareil jusqu'à la fin du corps, et cette éternité a le goût du lait rance, et sa puanteur."

"Alors, en nuisette sur le seuil de la cuisine, voyant Alex boire son café, ses cheveux noirs épais, sa cravate nouée sur le cou bien rasé, elle se demande si elle l'a jamais aimé ; si elle ne s'est pas plutôt aimée, elle, à travers lui. Si on n'aime jamais que soi."

 

 

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Commentaires
G
Dommage pour le demi teinte. J'ai découvert la plume de Valentine Goby très récemment avec "un paquebot dans les arbres". j'ai été tellement séduite que je suis bien décidée à lire d'autres oeuvres de cette romancière... mais pas celui-ci en premier ;)
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L
je n'avais pas apprécié Kinderzimmer et depuis j'ai gardé une réticence vis à vis de cette auteure .
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A
Le style n'est donc pas au service de la lecture.
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S
Il est dans ma PAL... Je ferais bien de le sortir de là !<br /> <br /> J'aime beaucoup cette autrice également et je trouve le sujet intéressant
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M
J'aime bien cette auteure aussi.
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