Dès le départ, on sait que Sarah est morte puisque c'est elle qui nous parle de l'au-delà.
Elle va nous parler de son adolescence d'écorchée vive, de sa rencontre avec une psychologue qui va l'aider, et puis de sa vie avec Théo, un jeune homme un peu fou. Le couple s'installe, un bébé arrive et là, c'est le cataclysme. Alors qu'elle est enceinte, on détecte chez Sarah un cancer virulent et non opérable. Le combat de Sarah et de Théo et de l'équipe médicale est total. La vie reprend son cours jusqu'à ce que ...
Ouch, qu'il a été dur à lire ce livre. Il renvoie à une cousine et une amie mortent jeunes de ce fichu crabe à la suite d'une récidive, alors qu'on les espérait guéries.
C'est tragique et lumineux à la fois. Tragique parce que mourir à 42 ans ne devrait pas exister. Lumineux parce que l'on sait dès le départ l'issue, et que du coup on profite avec Théo et Sarah de tous les petits moments de vie sans voyeurisme malsain. Lumineux parce que l'amour reste le plus fort. Lumineux parce que nous sommes témoins de deux belles histoires.
Un roman plein de force, de courage, d'humanité, d'amour et d'humour aussi.
Un hymne à la vie touchant (mais un peu trop dur pour moi).
Extrait : "J'ai encore un service à vous demander.
Ne vous dites pas : Oh non, ça part en vrille. Ne vous dites pas : Oh non, la pauvre fille. Ou même Moi, à sa place ...
Ne me voyez pas comme une victime ou une malade.
Voyez ça comme ce que c’est, une histoire. Ce n’est pas parce qu’elle est vraie et dure par moments, ni même parce qu’elle finirait mal, que ce n‘en est pas une; toutes les vies sont des aventures extraordinaires, pour qui peut les voir dépliées devant soi.
Ça ne signifie pas qu’on doive applaudir aux grandes scènes ou espérer qu’une musique bizarre vienne souligner les passages drôles ou absurdes; ce que je demande, c'est que vous prêtiez la même attention aux mots qui vont suivre et que vous acceptiez d‘en goûter les couleurs éclatantes, en dépit de ce gris dont le réel granit voudrait tout recouvrir. Je sais que Théo aurait besoin que vous fassiez ça, et moi, en tant que morte, je vous le demande par respect pour les vivants.
Joli paradoxe, non ?"