A travers ce roman j'ai découvert une artiste que je ne connaissais absolument pas : Vivian Maier. Il faut dire que, de son vivant, elle n'a pas du tout été connue puisqu'elle n'a jamais exposé son travail et n'a même pas pu développer ses dernières photos. C'est complètement pas hasard qu'un homme va tomber à Chicago sur des caisses pleines de pellicules, films et photos et qu'il va se rendre compte qu'il tient entre ses mains un travail étonnant.
Après quelques recherches, il s'aperçoit que ces cartons appartenaient à une femme nommée Vivian Maier. Une femme décédée peu avant, à l'âge de quatre-vingt trois ans. Nurse de son métier, elle se trimballe toujours avec son appareil photo mais n'a jamais montré son travail.
Gaëlle Josse remonte l'histoire de cette femme franco-américaine, tiraillée entre deux continents, à la recherche d'une famille qu'elle n'a pas eu. Extrêmement indépendante, elle va mener sa vie en étant nounou, sa passion en bandoulière. D'un caractère sans doute peu facile, elle va traverser la vie de nombreuses familles sans que ceux-ci se doutent de son talent.
On retrouve dans ses photos une humanité, un regard, une sensibilité que ce soit dans ses autoportraits ou dans la vision qu'elle a de l'Amérique "d'en bas".
Très bon roman très bien écrit, tout en retenue, qui m'a permis de mieux connaître cette très belle artiste
Extrait : "Son travail se focalise sur les visages, le portrait, et sur les exclus, les pauvres, les abandonnés du rêve américain, les travailleurs harassés, les infirmes, les femmes épuisées, les enfants mal débarbouillés, les sans domicile fixe. Parfois, c'est une femme des beaux quartiers, saisie d'un œil ironique avec ses fourrures et ses bijoux, qui la regarde d'un air mauvais, ou un homme d'affaires, cigare et costume croisé, qui la toise avec agacement. Elle possède ce sens du détail qui dit tout d'une histoire, d'un monde, d'une vie."